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Corruption : Les milieux d’affaires, tous pourris
(08/10/2009)
La Conac a ouvert hier à Douala, un forum de trois jours qui vise à inverser la tendance.Les chiffres attestant la profondeur de la gangrène parlent d’eux-mêmes.
Par Quotidien Mutations (Eugène Dipanda)
Les chiffres attestant la profondeur de la gangrène parlent d’eux-mêmes. Une enquête indépendante conjointement menée en 2007 par la Gtz, le Service néerlandais des volontaires (Snv), le Business Climate Survey (Bsc) et le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), révèle en effet que, sur un échantillon de 1052 entreprises, «un peu plus de 76 % des chefs d’entreprises interrogés ont affirmé que la corruption avait eu un impact négatif sur leurs activités, contre 73 % un an auparavant». Mieux, «49 % des chefs d’entreprises affirment avoir versé des pots-de-vin aux agents des Impôts, et 36 % déclarent verser un montant équivalent entre 1 et 5 % de leur chiffre d’affaires pour obtenir des services». Plus loin, probablement en référence aux nombreux déboires subis, «63 % des entreprises avouent n’avoir pas confiance au système judiciaire camerounais ; et 48 % de leurs responsables estiment que le cadre juridique affecte négativement leurs affaires…»

En évoquant ces données lors de l’ouverture hier, 7 octobre 2009 à Douala, du forum sur la lutte contre la corruption dans le milieu des affaires au Cameroun, Paul Tessa a suscité une sorte d’émoi au sein d’un auditoire composé d’hommes d’affaires, de dirigeants de sociétés publiques et parapubliques, de cadres de l’administration publique, de hauts gradés de la police et de la gendarmerie, etc. «Regardons-nous sincèrement dans les yeux, reconnaissons en toute humilité que nous ne sommes pas tout à fait exempts de reproches, et engageons-nous à corriger nos faiblesses par l’instauration de l’intégrité dans les administrations et le milieu des affaires…», a indiqué le président de la Commission nationale anti-corruption (Conac).
Mais la tâche, à en croire les acteurs interpellés, ne semble pas aussi simple que cela. La preuve, selon le président du Gicam, de nos jours, le reversement des commissions et autres pots-de-vin s’impose presque automatiquement aux opérateurs économiques du secteur privé. Lesquels, soutient Olivier Behlè, sont contraints de recourir à ces pratiques répréhensibles pour accélérer le rythme d’avance de leurs différents dossiers soumis à l’administration publique. Les soumissionnaires des marchés publics et les ordonnateurs de la dépense publique, sont ainsi pointés du doigt.




Pots-de-vin

Eux qui, à travers les facturations et les mercuriales fantaisistes passent pour des acteurs clés du développement de la corruption au Cameroun. Que dire alors des régies financières (Impôts et Douanes), et de toutes ces lenteurs judiciaires et la complexité des procédures, qui débouchent généralement sur des dessous de table ?
De tous ces maux, en tous cas, la Conac, les hommes d’affaires, Transparency International et le Pnud, ont fait un diagnostic sans complaisance à Douala. Parce que, a déclare Paul Tessa, «La qualité du climat des affaires est un défi permanent et une condition essentielle, voire sine qua non, dans le développement économique d’une nation». Le forum de Douala vise, en effet, au-delà de l’assainissement du climat des affaires et l’amélioration des conditions de création d’entreprises au Cameroun, à faire «l’état des lieux et l’examen des opportunités d’améliorer le Code des investissements» ; ainsi que «l’amélioration des dispositions existantes sur le plan fiscalo-douanier».

Pour y parvenir, Olivier Behlè, lui, adhère pour la mise en place d’une véritable politique de sanctions, après avoir établi une sorte de «Code de comportement» et une réglementation de toutes les pratiques qui exposent à des risques de corruption. Ce qui implique, selon Paul Tessa, «la redynamisation de la plateforme permanente d’échanges et de concertation entre le secteur public et le secteur privé».
A en croire Charles Nguini, président de la branche camerounaise de Transparency International, au Cameroun, «La corruption fausse le jeu de la concurrence et augmente le coût des transactions». D’où cette volonté, à travers le forum de Douala, de mettre les milieux d’affaires locaux en confiance et, pourquoi pas, d’encourager plus d’investisseurs étrangers à emprunter la direction Cameroun. Le rapport général et les recommandations issus des travaux qui s’achèvent ce vendredi, 9 octobre 2009, seront transmis au président de la République, annonce-t-on à la Conac.




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