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Compétitions internationales : Mystère sur les retombées du Cameroun
(06/11/2009)
Cameroun: Au-delà de la gloire et du prestige, les responsables des fédérations observent un mutisme sur les bénéfices engrangés par l’Etat.
Par Pierre Célestin Atangana (Quotidien Mutations)
Il est imposible au contribuable camerounais de connaître avec exactitude les sommes impliquées dans toutes les compétitions internationales.
Il est imposible au contribuable camerounais de connaître avec exactitude les sommes impliquées dans toutes les compétitions internationales.
Quelques semaines plus tard, pour le match du 5 septembre 2009 à Libreville, les autorités affrètent un avion spécial pour les déplacements de l’équipe fanion, depuis l’Europe où évolue la majorité des effectifs, jusqu’à Libreville. Pour le séjour de la coupe du monde sur le continent et son passage au pays les 23 et 24 octobre, le chef de l’Etat est expressément revenu d’un long voyage de 33 jours hors du Cameroun, et les festivités à cette occasion ont donné lieu à des dépenses somptuaires. Pour le match du 14 novembre à Fès au Maroc, des «entreprises citoyennes» comme la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps), organisent des charters à l’intention des employés. « Ils l’avaient déjà fait pour le match du 4 septembre 2005 à Abidjan face à la Côte d’Ivoire », indique un responsable de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures, qui regrette que son entreprise n’ait pas fait autant pour ses employés.

Cette attitude dépensière des autorités camerounaises pour l’équipe nationale de football, est difficilement compréhensible au regard du mutisme observé par les différents responsables du foot sur les retombées que génère la participation à une compétition internationale. Au bureau de la Confédération africaine de football, à Yaoundé, le coordonnateur, Abel Mbengue, s’ouvre péniblement sur les retombées. « Ce sont des informations que je ne peux pas vous donner, parce que je ne suis pas habilité à le faire. Tout compte fait, retenez que l’organisation comme la participation à une Coupe d’Afrique est déficitaire. Aucun pays ne rentre dans ses frais, en dehors de ceux qui organisent », explique-t-il.

A la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), la communication des chiffres n’est pas très évidente. Mais des indications sur ce que pourrait gagner la fédération sur la participation à une compétition comme la Coupe du monde de football, ou encore la Champions League africaine. « Une équipe qui gagne la Ligue des champions remporte 1,5 millions de dollars, soit environ 750 millions de Fcfa, compte non tenu de la prime de participation reçue en tant que représentante du continent à la Coupe du monde des clubs. Pour ce qui est de la Coupe du monde de football, une équipe qui sort au premier tour, gagne 1,4 milliard de Fcfa », explique M. Junior Binyam, responsable de la communication. Ces montants selon ses précisions, fluctuent en fonction des performances de l’équipe, ou encore du passage au second tour.

Droits de retransmission

Pour ce qui est de la participation à la Coupe d’Afrique des nations, Junior Binyam déclare qu’elle ne rapporte pas grand chose au vainqueur, en dehors de la prime de participation et du pourcentage perçu sur les droits de retransmission, partagés entre les équipes qui participent à la compétition. Les précisions chiffrées de ces retombées demeurent un mystère tant à la Confédération africaine de football (Caf) qu’à la Fecafoot. « Les chiffres exacts ne sont pas très connus », lâche-t-on à la Fecafoot. En dehors de ces deux montants à peine communiqués, black-out total sur le reste des compétitions auxquelles les Lions Indomptables participent. « On ne doit pas seulement regarder les retombées sur le plan financier.

Les Etats tirent d’autres bénéfices inestimables de ces compétitions. D’abord il y a le prestige et ensuite la gloire qui n’ont aucun prix
», déclare Abel Mbengue. Pour Junior Binyam, « dans tous les pays du monde, quand on n’a pas les réponses aux aspirations profondes des populations, on leur offre du jeu. C’est vieux comme le monde et ce n’est pas typiquement camerounais ». Bien d’autres voient la volonté du président de la République d’éloigner les Camerounais de la réalité, d’où les grands investissements consentis pour la participation des Lions indomptables aux compétitions internationales.
Dans une interview accordée à Mutations le 18 août 2006, Iya Mohammed, le président la Fecafoot, confiait qu’entre 1998 et 2006, « nous évaluons à 20 ou à 25 milliards de Fcfa, l’argent dépensé par l’Etat pour les équipes nationales. (…). Entre juillet 2002 et décembre 2003, 13 milliards de Fcfa ont été sortis du Trésor public ». Tous ces investissements n’ont qu’une seule finalité, empêcher que la jeunesse ne se penche réellement sur ses problèmes en lui offrant le jeu et la joie, tranchent des observateurs.

Pour les autres sports, notamment le basket, les retombées sont nulles. « Si on achetait les droits de retransmission Tv, on pouvait prétendre à des retombées. La finale ou la coupe ne rapportent rien. Au Cameroun, en dehors du football, aucun autre sport ne rapporte », explique Samuel Nduku, président de la Fecabasket. Les responsables du handball tiennent le même discours. Jules Moudime, président de la fédération, indique par exemple que pour la finale disputée par Minuh lors du 31e Championnat d’Afrique des clubs champions qui s’est déroulé à Yaoundé du 21 au 31 octobre, la médaille d’argent rapporte deux millions, tandis qu’avec l’or, on s’en tire avec trois millions de Fcfa.

Les pays organisateurs des compétitions internationales bénéficient des infrastructures routières, aéroportuaires, des hôpitaux, des retombées touristiques et bien d’autres. Les athlètes, vainqueurs de médailles d’or aux jeux Olympiques, gagnent aussi des voyages d’études et bien d’autres récompenses. Si les retombées ne profitent qu’à quelques uns, comme l’indiquent certains responsables du sport, sous d’autres cieux comme la France, l’Italie, l’Allemagne ou encore au le Brésil, les retombées sont énormes. « Dans ces pays, il y a une organisation marketing autour des équipes qui fait que les Etats rentrent dans leurs frais. Chez nous, la Coupe d’Afrique n’a pas assez de sponsors, et les équipes encore moins », souligne Abel Mbengue.


Source: Quotidien Mutations


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