Le Cameroun est cité à trois reprises dans l'ouvrage de Declan Hill pour des matchs de Coupe du monde supposément truqués en 1982, 1994 et 1998. Le premier met en cause Cameroun-Italie, dernier match du premier tour du Mundial espagnol.
« N’importe quoi, réagit Bell, alors doublure de Thomas N’Kono. L’Italie avait ouvert le score, nous avions égalisé et nous voulions absolument gagner. L’entraîneur italien avait dit que cette rencontre allait permettre à ses joueurs de soigner la différence de buts, nous étions très remontés et eux jouaient leur qualification. Le match nul (1-1) nous avait éliminés, et pas eux… »
Pour 1994, Declan Hill cite un bookmaker malaisien véreux qui dit avoir contacté « le coursier d’un réseau de footballeurs corrompus du Cameroun » : « Il me demande 100 000 dollars. Ensuite, je les ai rencontrés, je les ai vus, le leur ai parlé et ils ont dit : ‘On veut bien faire affaire sur notre premier match avec le Brésil».
Joseph Antoine Bell : "de la mythomanie"
Lors de cette phase finale aux Etats-Unis, Joseph-Antoine Bell était le gardien titulaire des Lions. « Grosse erreur. Le premier match, ce n’était pas le Brésil, mais la Suède. On avait fait une bonne prestation (2-2) et on n’avait aucun intérêt à balancer le match contre le Brésil. On parle-là d’équipe nationale en Coupe du monde. Jouer le Brésil, c’est pour beaucoup le sommet d’une carrière. Et même pour l’argent, il y a bien plus à gagner qu’à perdre dans ces circonstances, crois-moi... Qui vendrait le sommet de sa carrière ? »
Très remonté, l’ancien capitaine camerounais ajoute : « Un, l’avantage d’être Noir, c’est qu’on reconnait facilement les autres. Or je n’ai pas vu le moindre Asiatique de toute la Coupe du monde 1994 dans les hôtels où nous sommes descendus ou autour de l’équipe. Deux, à l’époque, la plupart des joueurs étaient encore au pays, et aucun d’entre eux ne jouait en Asie. Il ne pouvait pas y avoir de réseau de footballeurs corrompus. C’est de la mythomanie. »
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