Les automobilistes et les piétons violent les uns les espaces des autres, comme relève Juste Ella, chauffeur de taxi : "Sur la route, chacun est pressé. Personne ne veut patienter". Pour lui, en tout cas, l'automobiliste doit être très concentré pour ne pas heurter les piétons, car, "beaucoup de gens ignorent même comment, où et quand traverser la route. Surtout ceux qui viennent des campagnes. Un chauffeur qui a appris la conduite doit savoir que le piéton a la priorité sur la chaussée ". C'est parfois sur le passage clouté, celui réservé aux piétons, caractérisé par des bandes transversales peintes en blanc que certains automobilistes se garent pour faire le ramassage.
Ce devoir de vigilance ne semble pas être le souci d'autres automobilistes, comme Louis Kouegang, qui pense que c'est trop demander aux taximen. "Les piétons ne veulent faire aucun effort pour nous faciliter aussi la tâche. Les feux de signalisation existent, mais vous verrez des gens s'engager devant un véhicule alors que le feu est vert", souligne-t-il. Il relève aussi que les piétons marchent hors des grilles à l'intérieur desquelles ils doivent traverser les carrefours pour être en sécurité.
"Au rond point de la poste, par exemple, parce qu'ils ne veulent pas contourner, certains piétons empruntent un axe réservé comme celui boulevard qui va du 20 mai à l'immeuble de la mort", déplore-t-il.
Des piétons considèrent, quant à eux que les automobilistes sont de mauvaise foi. "Les conducteurs ne doivent pas faire la randonnée en plein cœur de la ville. Ils ont les axes lourds pour le faire. Normalement, quel que soit l'endroit que choisit le piéton pour traverser la chaussée, il doit être en sécurité. Il suffit que les automobilistes respectent la vitesse qui leur est prescrite", indique Marinette Mbang, qui vient de traverser la chaussée hors du passage clouté. Elle sait quand même à quoi sert cette signalisation routière, mais trouve que chercher traverser par-là, fait perdre beaucoup de temps.
A côté de cette catégorie de piétons, il y a une autre qui ignore tout du code de la route, et pour qui Louis Kouegang souhaite que des sensibilisations soient faites : "Les pouvoirs publics doivent se pencher sur cette question, parce qu'on se rend compte que le parc automobile de Yaoundé grandit chaque jour". En plus, il pense que la fermeture de certains axes de la capitale depuis un certains temps pour des réfections, entraîne un flux important de véhicules sur d'autres critères. Alors un chauffeur qui attendu longtemps dans un embouteillage n'a plus le temps de s'arrêter devant un piéton qui l'embête.
Source: Le Jour Quotidien
|