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"Ces médicaments présentent un danger"
(28/04/2008)
En service à l’hôpital provincial de Maroua, le Dr Vandi Déli s’exprime sur la prolifération des médicaments de rue, phénomène devenu incontrôlable dans la province de l’Extrême Nord du Cameroun.
Par Jacques Kaldaoussa

Les médicaments de la rue pullulent à travers la ville. Avez-vous connaissance du phénomène ?

C’est un phénomène déplorable mais réel qui fait partie de notre vécu quotidien. Il suffit de faire un tour dans la ville et les sous quartiers pour s’en rendre compte. C’est beaucoup plus que ce qu’on imagine d’ailleurs.

Est-ce que vous sentez l’impact de la prolifération des médicaments de la rue dans vos officines ?

L’impact est ressenti dans toutes les formations sanitaires en général et dans les officines en particulier. Une diminution de la sollicitation des produits des officines entraîne des pertes énormes pour les structures publiques. En ce sens que les produits commandés périment en grande quantité. C’est ce qui justifie la vacuité des services de santé.

Quel est le circuit d’un produit pharmaceutique non contrefait ?
Il est bien clair que les médicaments de la rue sont achetés dans les différents marchés noirs. Avant qu’un produit pharmaceutique soit présent dans un pays, il doit bénéficier d’une autorisation de mise sur le marché (Amm). Ladite Amm s’obtient après l’examen du dossier technique de ce produit et après avoir effectué tous les contrôles en vigueur (contrôle de poids, de dosage, de délitement, d’étanchéité, de stabilité...). Tout produit ne bénéficiant pas d’une Amm est considéré comme produit de contrebande et n’est pas de ce fait un médicament à proprement parler. Un médicament ne se colporte pas, il se fait détenir sous la responsabilité d’un pharmacien.

Quels sont les risques auxquels s’exposent ceux qui font recours à de tels médicaments ?

Les risques sont liés à l’ignorance des “docta’’ de la rue qui ne sont pas des spécialistes en la matière, l’inefficacité de certains de ces produits qu’ils vendent, les dangers liés à la consommation des produits conseillés par des profanes. Il y a aussi le caractère périmé de certains de ces produits, le non respect des conditions de conservation et de stockage de ces produits, le caractère tâtonnant de ces “docta’’ et leur susceptibilité à faire des mélanges mortels ou à donner des produits sans rapport avec l’infection dont se plaint la victime. Les médicaments de la rue sont vendus parfois plus chers que dans des formations sanitaires même si on inclut les frais de consultation. La victime repassera toujours chez ces “docta“ car ces derniers ne peuvent jamais traiter ses infections et en récapitulatif elle aura dépensé plus chez les charlatans anthropophages que si elle allait vers les formations sanitaires ou vers les pharmacies d’officine. C’est dans ces endroits que le malade bénéficiera des services et de l’expertise des acteurs du domaine.

A quoi est due cette flambée de médicaments contrefaits ou frauduleux ?

Elle est encouragée par plusieurs facteurs. Il y a d’abord l’ignorance des populations par manque de sensibilisation, la pauvreté accentuée, le laxisme des autorités dans la répression de contrebande et contrefaçon. Il ne faut pas aussi oublier le mutisme du syndicat des pharmaciens. Certains gros calibres tapis dans l’ombre et organisés en réseau pour mettre les médicaments en vente dans la rue sont aussi à décrier.

Comment amener les populations à préférer les médicaments des pharmacies ?

Les risques liés à la consommation des médicaments de la rue sont assez nombreux, et suffisamment clairs qu’ils devraient décourager les populations d’aller vers les rues et les encourager à se rendre dans les formations sanitaires ou les pharmacies. Quand une personne est sensibilisée vis-à-vis de ces dangers, il n’y a plus que la pauvreté pour l’amener à la rue, diront certains. Mais moi, je dis que les vendeurs des médicaments de la rue escroquent les populations en vendant des produits périmés, plus chers que les bons produits des formations sanitaires. Mon conseil est qu’avant d’aller à la rue, pensez aux risques et ayez l’idée de passer dans les formations sanitaires demander les prix des médicaments. Mais encore faudrait-il que les agents de santé ne spolient pas les patients qui viennent vers eux. C’est un phénomène qui fait en sorte que les patients fuient les milieux hospitaliers corrompus pour préférer la rue.



Source: Le Messager


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