Manifestations des intérimaires de la Camtel à Douala
Hier, jeudi 9 octobre (journée mondiale de la poste), les
agents temporaires de la Camtel Douala ont entamer un mouvement d’humeur qu’ils
promettent maintenir sur la durée. “Il s’agit pour nous d’exprimer notre
ras-le-bol. Nous entendons tenir jusqu’à ce que nous ayons gain de cause”,
affirme Roger Mbem, le porte-parole. Dès les premières heures de la matinée, une
dizaine d’agents temporaires se regroupent dans le hall du siège de la direction
provinciale du Littoral (Dpl) avec des pancartes cartonnées pour se faire
entendre pacifiquement. Ils sont repoussés hors de l’enceinte où ils s’asseyent
devant l’entrée principale. Une présence qui entraîne un important attroupement
des curieux et la mobilisation des éléments du commissariat du 7ème
arrondissement.
Cette situation a mis en branle tous les responsables de la Dpl Camtel. Chacun
allant de son talent de négociateur pour dissuader les manifestants de mettre
fin à la manifestation. En vain. Même la réunion qui a regroupé Mme Judith
Achidi Achu, directeur provincial de la Camtel pour le Littoral, deux
représentants des manifestants et deux délégués du personnel (Ngoma et Tega),
n’y a rien fait. “Nous entendons, à travers cette manifestation que nous allons
poursuivre tous les jours, lancer un signal fort au directeur général de la
Camtel pour qu’il se penche sur notre sort”, déclare Roger Mbem. Les agents
temporaires sont au nombre de 300 dans un effectif de 700 personnes que compte
la Dpl Camtel. Revendiquant 3 à 10 ans d’ancienneté, ils réclament
prioritairement leur intégration inconditionnelle, conformément à l’article 123
alinéa 1 du Code du travail. Cet article stipule qu’au-delà de six mois de
travail, le temporaire devient de fait un employé permanent.
En outre, les agents temporaires réclament de meilleures conditions de travail
et de sécurité sociale. Ils dénoncent l’absence de congés et le non paiement du
salaire lors des congés de maternité. Et déplorent le fait qu’ils subissent des
abattements arbitraires sur leurs maigres salaires (qui varient de 50.000 à
80.000 Fcfa). Par ailleurs, ils s’étonnent que, pendant que toutes leurs
démarches d’intégration restent lettres mortes, des recrutements parallèles sont
opérés. “ A ce jour, il y en a eu plus de 600 personnes, à compétence égale,
sinon souvent inférieure. La directrice est revenue hier avec onze nouveaux
recrutements”, souligne Marthe. Or, pour MM. Essomba et Agbeya, cadres à la Dpl,
les recrutements effectués jusqu’ici tiennent compte du profil des postulants.
Mme Judith Achi Achu, directrice provinciale de la Camtel dans le Littoral dit
ne pas comprendre ce qui justifie ce mouvement. Cette tension couve depuis
l’important mouvement d’humeur de juin 2008. Les temporaires réclamaient
l’application de la plate forme mise en place en décembre 2007. Celle-ci
prévoyait qu’au mois de juin 2008, tous les droits seraient déjà liquidés et
qu’en fonction des besoins et des compétences des uns et des autres, certains
devraient être retenus. “Mais les évènements de fin février 2008 sont venus
ralentir le processus et les instructions gouvernementales qui ont suivi ne
permettaient plus qu’on mette à la porte plus de 300 Camerounais ”, affirme Mme
Judith Achidi Achu. Avant de poursuivre : “Bien avant déjà, les projets pour
lesquels ils ont été recrutés sont arrivés à terme, mais la direction générale
de Camtel a estimé qu’on ne pouvait pas laisser autant de Camerounais dans la
rue ”. A ce jour, vingt temporaires sont partis sur la base des départs
volontaires, mais leurs camarades décrient la base de calcul des droits sociaux.
Puisque chacun a perçu 1,2 millions Fcfa avec dix ans d’ancienneté.
Source : Le Messager
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