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Cameroun: poursuivis pour 20 milliards
(14/04/2008)
Un rapport du contrôle supérieur de l'Etat du Cameroun et des notes confidentielles sonnent la charge contre les ex-ministres.
Par Léger Ntiga

Selon une note du secrétaire général de la présidence de la République (Sgpr), Laurent Esso, au chef de l'Etat Paul Biya en date du 12 mars, le rapport de mission de contrôle et de vérification menée par le contrôle supérieur de l'Etat auprès des programmes Sida, paludisme et tuberculose logés au ministère de la Santé publique, révèle des irrégularités et malversations évaluées à 14,806 milliards. Le ministre délégué à la présidence chargé du Contrôle supérieur de l'Etat propose "la traduction des mis en cause devant le conseil de discipline budgétaire et financière ainsi que les juridictions compétentes". La synthèse du rapport sur laquelle s'appuie le Sgpr pour faire parvenir sa note au chef de l'Etat impute à l'ancien ministre de la Santé publique et président du Comité national de lutte contre le Sida (Cnls), Urbain Olanguena Awono, "des irrégularités d'un montant 8,295 milliards de Fcfa. 540millions des fonds de cette enveloppe ont été affectés de manière injustifiée à la lutte contre le Sida, 260 millions de dépenses sans pièces justificatives et 188 millions de marchés non exécutés.

Sur la même lancée, le rapport révèle 11,7 millions de Fcfa pour régler les dépenses personnelles (production d'un livre), 7,29 millions de médicaments à la Cename sans preuve de livraison en coaction avec Maurice Fezeu".
Par la suite, la même note de synthèse signée de Marthe Chantal Mbajon Ndjepang, chargé de mission à la présidence de la République, impute au secrétaire permanent du Cnls, Maurice Fezeu, des irrégularités d'une valeur de 3,498 milliards de Fcfa constituées principalement des sommes dues au personnel. Le rapport qui parle de détournement de l'objet de certaines dépenses accuse l'ancien secrétaire permanent du Cnls, Léopold Zekeng de coaction pour un montant d'un peu plus de 510 millions. Jean Nyamsi et Abega Meliga ont engagé 161 millions de dépenses sans pièces justificatives. 11,65 millions sont imputables à Gertrude Nga Efouba de la comptabilité matières comme plus loin 508 millions au coordonnateur du groupe technique provincial (Gtp) du Sud-Ouest, Rose Chia. Emmanuel Foundje du Gtp de l'Adamanoua est accusé d'une malversation de 133,529 millions. Dans le même ordre d'idées, il est imputé à Rodolph Mbangue des irrégularités de 209 millions.

Pressions

Sur le programme de lutte contre le paludisme, 1,047 milliards sont imputables à Raphaël Thérèse Okalla Abodo. Sur ce volet le rapport met 260 millions à l'actif de Urbain Olanguena Awono. Dans ce registre, les établissements Ndongo Essomba en coaction sont cités pour marché non livré et fractionnement à hauteur de plus de 115 millions comme d'ailleurs aussi Kombolo Ngono, le gestionnaire à qui on reproche la gestion de 45,26 millions.

A propos du programme contre la tuberculose, on reproche à Raphaël Okalla Abodo la gestion de 156 millions et 587,64 millions au coordonnateur du programme de lutte contre la tuberculose, Hubert Wang. Dans ce dossier, le chef du service administratif du Cnls, Zacharie Abongo a été relaxé.

Ce rapport épouse parfaitement la note confidentielle (en date du 03 avril) du ministre de la Justice, Amadou Ali au sujet des affaires Abah Abah et Olanguena Awono. Adressée au secrétaire général de la présidence de la république, Laurent Esso, cette note fait le point de la situation des auditions des personnes interpellées et des perquisitions effectuées. On apprend ainsi que "des documents susceptibles d'intéresser l'enquête ont été saisis". Amadou Ali cite à ce propos, deux valisettes contenant des carnets d'épargne, un bon de caisse de 50 millions et un passeport diplomatique appartenant à M. Olanguena.

Toujours selon la même note confidentielle, Polycarpe Abah Abah a reconnu avoir signé un protocole avec le Crédit foncier qui amène à lui imputer six milliards de francs Cfa. Le mis en cause a affirmé avoir débité le compte ouvert à la suite dudit protocole pour payer des primes, salaires des temporaires et bien d'autres dépenses à travers mesdames Mballa Evina, Tanyi Mbianyor et Marthe Chantal Mbajon. Cette dernière est la chargée de mission à la présidence de la République, auteur de la note de synthèse sur la mission du Contrôle supérieur de l'Etat dans les programmes Sida, Tuberculose et paludisme au ministère de la Santé. Elle a été interpellée en même temps que l'ancien ministre de l'Economie et des Finances, Polycarpe Abah Abah, dont elle était une collaboratrice à la direction des impôts. Après quelques jours de détention à la direction de la police judiciaire à Yaoundé, elle a été, de façon assez insolite, remise en liberté. Quant à Luc Evariste Etogo Mbezele, il lui est reproché la perception indue de 15 millions de Fcfa au titre de frais d'assiette. Cependant que Mme Mewoulou Oyono a été interpellée pour coaction de détournement de 900 millions.

L'esprit et les lettres

Le 17 mars 208, le conseiller technique du chef de l'Etat, Jean Foumane Akame, par l'entremise d'une note préparée par l'attaché Rémy Nama, répercute au garde des Sceaux les hautes directives du chef de l'Etat tendant à la mise en mouvement de l'action publique contre les gestionnaires des programmes de lutte contre le Sida, le paludisme et la tuberculose, acteurs de malversations financières évaluées à 14 806 850 926Fcfa. Cette note est en réalité l'élément déclencheur de la procédure pour laquelle les mis en cause seront incarcérés lundi, 31 mars au matin.

En remontant le temps cependant, à la suite le 11 mars de la note de synthèse du rapport du contrôle supérieur de l'Etat faite par Marthe Chantal Mbajon sur les malversations relatives aux programmes cités plus haut, le 12 mars, le secrétaire général de la présidence de la République, Laurent Esso initie une note sur "le rapport de mission de contrôle et de vérification menée par le contrôle supérieur de l'Etat et relatif à la gestion des programmes de lutte contre le paludisme, le Sida et la tuberculose logés au ministère de la Santé publique".

Le 03 avril, le ministre de la Justice, Amadou Ali livre sa première note confidentielle sur l'évolution des enquêtes au sujet des affaires contre Polycarpe Abah Abah et Urbain Olanguena Awono. Dans cette correspondance, en guise de réponse aux "hautes instructions du chef de l'Etat", Amadou Ali rend compte au secrétaire général de la présidence de la République des arrestations, perquisitions et auditions. C'est d'ailleurs elle qui annonce "l'audition du chef de la mission de contrôle et de vérification auprès des programmes suscités, Gilbert Bayoï (…) pour une bonne compréhension du rapport de la mission de contrôle support essentiel de l'enquête. Ce dernier se trouvant en mission à douala, une convocation lui a été adressée le 1er avril".


Source: Quotidien Mutations


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