En le condamnant à 20 ans de prison, la cour d'appel du Centre a donc allégé de 30 ans la peine qui avait été prononcée contre lui par le tribunal de grande instance du Mfoundi le 27 juin 2007 pour le détournement (en coaction et en tant qu'auteur) de plus de 35 milliards de Francs Cfa. Les accusés qui accompagnent l'ex-directeur général du Feicom avaient écopé de lourdes peines d'emprisonnement. Ils ont également bénéficié de la douceur et de l'humanité des cœurs de ces trois dames du collège des juges, qualités auxquelles les avocats n'ont cessé de faire appel.
Moïse Mbela, ex-agent comptable de la banque des communes devra ainsi purger 15 années de prison et non plus 48. Tout comme Jean Bessala Nsana, l'ancien contrôleur financier du Feicom, et Dieudonné Nguema Ondo qui gérait les finances et le matériel du fonds. Charles Ketchami, caissier déchu du Feicom s'en sort aussi bien que ses collègues puisqu'il ne restera plus 48 ans en prison. Peut-on penser que les juges ont entendu le cri de peine de cet accusé qui jurait par la bouche de son avocat n'avoir été qu'un ouvrier du bout de la chaîne de prévarication, qui ne pouvait que s'exécuter, le patron ayant décidé et les contrôleurs approuvés ?
Une chose est sûre c'est qu'ils n'ont pas suivi les avocats qui réclamaient une peine maximale de cinq ans. " La loi en ce moment c'est vous. La loi doit avoir un cœur et un cerveau", dira par exemple l'un d'eux, Me Bell-Hagbe. Moins encore, le tribunal n'a pas relaxé des accusés qui avaient été acquittés par le tribunal d'instance. Les jeunes dames que sont Laurentine Ngo Bayanack, Marie-Gabrielle Etoga, qui gagnaient des marchés au Feicom, ainsi que des anciennes employées du fonds telles que Marie-Carine Edjang et Suzanne Elessa Soppo, ont été condamnées à 10 ans de prison ferme. Elles y rejoindront une de leur connaissance au prétoire Ombala Noblavie dont les dix années de rétention sont maintenues. Tandis que les accusés en fuite étaient condamnés au double de cette peine. Il s'agit notamment de Justin Zeh Zeh, de Bonaventure Ndéma Assoumou.
Pour autant, la journée de marathon judiciaire d'hier qui a commencé à 12h et s'est achevée à 22h, n'était pas totalement triste. Un condamné en instance, M. Tchuenté Namtchueng, ex-directeur des ressources humaines et condamné à 20 ans de prison ferme a été déclaré non coupable du détournement de 142 millions de francs Cfa ! A la grande joie de sa famille massivement venue écouter le verdict, comme bien d'autres qui sont rentrées peinées cependant. La cour qui a ordonné la restitution de ses biens a par exemple réduit de moitié (10 ans) la peine de Aaron Kaltjob, prestataire de services qui clamait s'être acquitté de sa tâche.
Les accusés qui ont été également condamnés à payer de lourdes sanctions pécuniaires qui se chiffrent à 25 milliards, (hormis le cas Ondo Ndong pris singulièrement) ont donc depuis hier l'opportunité de se pourvoir en cassation, comme un certain nombre d'entre eux le souhaitaient.
Source: Quotidien Mutations
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