Lydienne Eyoum
À la prison de Kodengui à Yaoundé, Lydienne Yen Eyoum vit dans une cellule de 12 mètres carrés. Encore récemment, elle les partageait avec 14 autres détenues. Elle est aujourd’hui seule. « Kondengui, avec 800 places pour 4 000 détenus, est une prison très surpeuplée. Les détenus sont sous-alimentés. J’espère qu’elle va pouvoir sortir de cet enfer le plus vite possible », confie son avocate, Caroline Wassermann, qui lui a rendu visite deux fois l'an dernier.
Pour le président du comité de soutien, Michel Thierry Atangana, c’est aussi le rôle des autorités françaises de dénoncer cette détention. Lui-même dit s’être longtemps senti oublié durant ses 17 années de détention. « J’ai eu le sentiment d’avoir été oublié pendant douze années et ce vide vous laisse un peu mort. Chaque seconde, chaque minute, chaque heure est importante pour permettre à Lydienne de retrouver la liberté », affirme Michel Thierry Atangana.
D'après lui, le rapport des Nations unies qui dénonçait sa détention a eu un poids important pour obtenir sa libération. Mais selon maître Christian Charrière Bournazel, Lydienne Yen Eyoum souhaite négocier avant de lancer une telle procédure : « Nous ne pouvons pas choisir à sa place. Nous sommes prêts à agir auprès de l’ONU à tout moment et dès qu’il nous paraîtra qu’elle ne s’oppose pas à ce qu’on le fasse, la requête sera déposée. » Alors que son procès s'est ouvert récemment, Lydienne Yen Eyoum a décidé de se défendre seule devant le juge.
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