Les locaux de Le Messager, l'un des plus anciens quotidiens du Cameroun ont été
scellés il y a quelques jours pour arriérés d'impôts. En effet, Le Messager
devrait près d'un million et demi de Francs CFA à l'Etat camerounais, selon
certaines sources. Pius Njawé, directeur général du quotidien dénonce un
acharnement contre son quotidien. Il affirme en effet que le Ministère des
Finances devrait plus d'une dizaine de millions à Le Messager. Il précise aussi
qu'il a tenté d'établir le dialogue avec l'Etat, proposant d'échelonner le
paiement de la dette avec un paiement initial de 100.000 Francs CFA, arrangement
qui n'a vraisemblablement pas été positivement reçu puisque les locaux ont été
scellés. Il dénonce un non respect de la politique fiscale camerounaise qui
stipule que toute somme avancée pour le règlement d'une dette fiscale doit être
accepté.
Selon Pius Njawé, Le Messager, bientôt trentenaire, attise les jalousies et les
rancoeurs, et le scellé des locaux l'atteste pleinement ; sur
Jounalducameroun.com, il parle même d'"individus tapis dans l'ombre voyant
d'un mauvais oeil que Le Messager montre tant d'énergie". Selon lui, une
dette d'un million et demi de FCFA en trente ans d'existence est une preuve de
"bonne foi fiscale". Mais aujourd'hui, il a mis de côté cette bonne foi, et
conditionne désormais le paiement des arriérés au paiement de la somme que le
Minfi doit à son quotidien. Il affirme ne pas se laisser abattre, et que Le
Messager continuera à paraître, même dans les maquis.
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