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Cameroun : Les fermiers transforment la bouse en biocarburant
(10/01/2012)
Documentaire qui parle d'une nouvelle mode qui a la côte dans les fermes du Nord-Ouest : la récupération du méthane provenant de la bouse de bétail
Par Elias Ntungwe Ngalame
Elias Ntungwe Ngalame est un écrivain spécialisé dans le domaine de l'environnement, travaillant avec le groupe camerounais Eden.

En pénurie d’électricité mais regorgeant de fumier riche en méthane, les fermiers et éleveurs ruraux au Cameroun sont devenus des héros improbables et bénéficient du combat africain pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre.

Juliana Mengue par exemple, âgée de 46 ans et ayant perdu son époux il y a cinq ans, doit s’occuper de 40 vaches sur un peu plus d’un demi hectare au Nord-Ouest du Cameroun. Un programme gouvernemental mis en place avec l’aide de la branche camerounaise de l’organisation lucrative Heifer International a transformé le fumier de ses animaux, classiquement utilisé uniquement en tant qu’engrais, en essence, augmentant le revenu familial.

Conséquence direct de l’essence bio qu’elle produit, elle est maintenant capable de dépenser plus sur les soins, l’éducation et peut augmenter son nombre d’animaux.

« Nous utilisons aussi l’essence bio pour nous éclairer et nous réchauffer, à la place de nos lampes et bois de chauffages classiques », a-t-elle déclaré aux journalistes pendant un voyage organisé par le gouvernement pour des visites des centres de production d’essence bio mis en places dans son village et deux villages avoisinants.

Juliana a déclaré aux journalistes que sa famille n’a pas seulement financièrement profité du projet, mais a aussi appris à mieux appréhender l’environnement et les changements climatiques.


« Nous ne nous rendions pas compte de la destruction causée à l’environnement par le fumier en décomposition. Maintenant, nous avons appris qu’il rejette des tonnes de méthane qui est très dangereux », a-t-elle déclaré.

Le méthane qui provient du fumier, est un potentiel facteur de changement climatique, et les efforts pour infléchir son émission à travers le monde se concentrent principalement sur la transformation du gaz pour produire du biocarburant et sur le changement du régime alimentaire des animaux élevés afin qu’ils en produisent moins.

Jean Kuete, le ministre camerounais de l’agriculture, a déclaré aux reporters que les efforts sur le biocarburant constituent un composant d’une palette d’initiatives gouvernementales concentrées sur l’amélioration des conditions de vie des fermiers et éleveurs et leurs communautés à travers d’innovants projets de long terme peu coûteux.

Avec un support à la fois technique et financier de services spécialisés du ministère de l’agriculture qui éduque les fermiers à propos des nouvelles méthodes, les fermiers des villages de Bafut, Bamendankwe et de Santa se sont lancés dans la production de biocarburant dans le cadre de la production bovine, créant de nouveaux emplois, a déclaré Abel Kemba, un expert travaillant pour le compte du ministère de l’agriculture pour aider les fermiers à appréhender les nouvelles techniques dans la région du Nord-Ouest du Cameroun.

« La technologie de production d’énergie à base de biocarburant est assez peu coûteuse, permettant ainsi aux éleveurs de l’utiliser tout en restant concentré sur leur élevage traditionnel, et cela sans grosse assistance financière », a-t-il déclaré pendant la visite à Bafut.

De nombreux fermiers ont déclaré que les nouvelles technologies ont apporté des changements significatifs à leurs conditions de vie ainsi que celles de leurs communautés, surtout grâce au prix de l’essence.

Henry Njakoi, directeur régional de Heifer International Cameroon, a déclaré que la construction de digesteurs de biocarburant dans les fermes dans des fermes pouvait générer assez de gaz pour des communautés entières. Les fermiers payent seulement un quart des 60000 francs CFA requis pour un digesteur de fumier, avec Heifer International et le ministère de l’agriculture qui paient le reste.

Heifer International travaille à travers le monde pour fournir aux éleveurs des semences, arbres et autres types de soutien, afin de leur fournir une source d’évolution de long terme.

Pour produire du biocarburant, les fermiers collectent la bouse de leur bétail – vaches, porcs, chèvres, moutons – et le transportent en brouette au digesteur. Ils mélangent ensuite le fumier obtenu avec de l’eau. La mixture obtenue est laissée à la décomposition pour un temps, et le méthane s’échappant est stocké dans le digesteur.

Ce digesteur a une capacité de 18 mètres cube et est renforcé avec des briques en terre et si possible du ciment pour assurer son hermétisme. À la fin du processus de décomposition, le fumier est enlevé et séché, puis transporté dans les champs locaux pour être utilisé comme fertilisant.

Un autre pionnier de la biodigestion, Micheal Mbu, qui élève des porcs et des chèvres et s’occupe de 50 vaches, affirme que la simplicité du procédé permettrait à tout fermier de le comprendre et d’assurer un profit notable, particulièrement pour ceux qui utilisent cette nouvelle forme d’énergie pour d’autres projets générateurs de profits.

« J’ai connecté le méthane à dix cuiseuses avec deux pompes qui assurent une fourniture constante en essence. Avec ça, j’ai de l’énergie faire de la farine à gâteau ou à pain à case de patates ; cette pâtisserie maison emploie cinq personnes », a-t-il ajouté.

Le fumier généré par le processus de biodigestion est riche en urée et autres nutriments dont les plantes ont besoins, a déclaré Njakoi, qui a ajouté que c’était un excellent fertilisant.

Eugène Ejolle Ehabe de l’institut gouvernement de la recherche et du développement pour l’agriculture, a déclaré dans un entretien que la production de biocarburant à partir de fumier et autres déchets – provenant des hommes ou des animaux –, pourrait, en étant appliqué à l’échelle nationale, endiguer les énormes pertes en bois pour la cuisine et pourrait significativement améliorer le développement.

Il a noté que seulement un cinquième des ménages ruraux avait accès à l’électricité et seulement 40% dans les ménages urbains. Chaque année au Cameroun, des milliers d’arbres sont coupé pour leur bois et pour le charbon, la principale source énergétique pour la cuisine dans les milieux ruraux qui constituent 65% de l’habitat camerounais, d’après le ministère de l’économie, de la planification et du développement régional.

« La production de biocarburant réduira les émissions de gaz à effet de serre, la déforestation, aidera à préserver les forêts et la fertilité des sols, et par-dessus tout améliorera les conditions de vie des fermiers », a-t-il déclaré.

Traduit à partir de Trust.org


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