Lydienne Eyoum, incarcérée au Cameroun
« Lydienne avait peur », explique l'un de ses proches. Et c'est pour cette raison que cette procédure n'est lancée qu'aujourd'hui. Ses avovats, comme l'ont fait ceux du Français Michel Thierry Atangana l'an dernier, demandent donc au groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire et aux rapporteurs spéciaux sur la torture et l'indépendance des juges d'enquêter sur les conditions d'incarcération et sur le procès en cours de Lydienne Yen Eyoum.
« Ce sont des instances onusiennes qui vont être amenées à statuer dans les mois qui viennent sur la question de savoir si Lydienne Yen Eyoum subit, oui ou non, une détention arbitraire et si elle est victime de traitements inhumains et dégradants », explique Me Caroline Wasserman.
Avocate de profession, Lydienne Yen Eyoum pourra également compter sur le soutien du Syndicat des avocats de France. Ce dernier a envoyé Me Maxime Cessieux au Cameroun, mi-juin, pour établir un rapport sur la situation de sa consœur. Procès inéquitable, détention provisoire illégale, le code pénal camerounais prévoit 18 mois au maximum.
Lidyenne Yen Eyoum est pourtant en prison depuis quatre ans et demi. Les critiques sont multiples. Maxime Cessieux a pu rendre visite à l'avocate française à la prison de Kondengui : « Pas d'eau courante, des gens qui meurent tous les jours à l'infirmerie, mouroir de la prison, des quartiers de détenus majeurs, mineurs, hommes, femmes, malades mentaux... on est dans l'horreur absolue. »
S'ils dénoncent la procédure au Cameroun, les avocats de Lydienne Yen Eyoum, qui ont porté plainte en France pour détention arbitraire, s'inquiètent également de l'inaction des deux juges français qui instruisent ce dossier sensible depuis mars 2013.
|