Une cabane servant de poste de sécurité à l’entrée, tout au tour, une broussaille dans laquelle on retrouve une trentaine de vieux véhicules. A peine a-t-on mis les pieds qu’on est assailli par des insectes qui piquent sur les parties du corps sans protection. On découvre, dans un buisson, un bâtiment délabré qui abrite les nouveaux bureaux de la mairie de Douala V dirigée par Mme Françoise Foning. Depuis un mois en effet, la communauté urbaine a cédé ce qui tenait lieu de fourrière à cette mairie d’arrondissement, après les événements malheureux qui ont secoué le Cameroun entre le 25 et le 29 février 2008. La fourrière se trouve en face des anciens locaux qu’occupait Françoise Foning au quartier Bonamoussadi. Ces derniers ont été complètement brûlés par les émeutiers.
"Nous avons tout perdu dans cet incendie. La logistique et les documents administratifs qui s’y trouvaient sont partis en fumée. Seul le coffre-fort de la mairie a été sauvé", confie Bernard Mbangue Ntoula, le secrétaire général de ladite mairie. Au sein de la fourrière, la mairie de Douala V occupe sept bureaux qui ne sont pas aménagés. Le cabinet de madame le maire, la brigade de recouvrement, le bureau des recettes assiettes, ainsi que les bureaux de recettes municipales, administratif, d’hygiène et de salubrité et le secrétariat général, sont les services qui fonctionnent manifestement avec le plus de difficultés.
Dans les bureaux visités on retrouve uniquement quelques fournitures de bureau. Le strict minimum, en fait. "Dans les anciens locaux, nous disposons d’une vingtaine de bureaux. Aujourd’hui, nous sommes obligés d’emprunter une espace à Sawaland pour les exigences de l’état civil", déplore un responsable de la mairie. La commune occupe également deux stands dans le complexe sportif situé en face. C’est là que sont enregistrés les naissances et les décès. De temps en temps, le local sert aussi à la célébration des mariages.
Malgré tous ces dérèglements, la mairie dit maintenir les ambitions qu’elle s’est fixées. A l’observation, les employés vaquent normalement à leurs occupations, en attendant un cadre adéquat. Les travaux pour la construction de l’hôtel de ville n’étant pas encore achevés, les dirigeants de la mairie de Douala V disent toujours être en attente de la réaction du Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale (Feicom). Un dossier de demande d’assistance, apprend-on, y a en effet été déposé au lendemain du sinistre. L’exécutif communal dit par ailleurs avoir sollicité une aide du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), pour reconstituer les dossiers qui sont partis en fumée.
Excepté le soutien que la Cud lui a apporté, la mairie de Douala V n’a encore reçu, jusqu’à ce jour, aucune aide concrète. "Nous attendons toujours les âmes de bonne volonté, qui veulent compatir avec nous. Toutes les aides sont les bienvenues", indique Bernard Mbangue Ntouba.
Source: Quotidien Mutations
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