Sous le titre : "privatisation de Cameroon telecommunications (Camtel)", le
ministre des Finnces, Essimi Menyé, a rendu public dans Cameroon Tribune du 16
janvier dernier, un communiqué annonçant que le gouvernement a déclaré
infructueux les offres d'un partenaires stratégique pressenti pour la reprise de
Camtel. "Dans le cadre de l'approfondissement de la réforme du secteur des
télécommunications, le gouvernement camerounais a lancé en 2007 un appel
d'offres international pour la sélection d'un partenaire stratégique solide et
expérimenté qui serait l'actionnaire de référence de Camtel et permettrait à
cette entreprise de développer tout son potentiel", indique le communiqué.
Après cet appel d'offres, poursuit le ministre des Finances, "le gouvernement a
reçu deux propositions technique et financière avec des degrés variables de
conformité au règlement de l'appel d'offres (…) Au terme du processus
d'évaluation des deux offres technique et financière reçues par rapport à la
stratégie et aux objectifs fixés par les autorités (…) le gouvernement a décidé
de déclarer infructueux ledit appel d'offres (…) Une nouvelle stratégie de
réforme sera définie dans la perspective d'un partenariat public-privé
permettant d'accompagner financièrement et techniquement le développement de
Camtel".
Ce communiqué vient ajouter une nouvelle perle au chapelet long de 10 ans,
qu'est le processus de privatisation de Camtel. En effet, l'on se souvient que
le processus de cession de 51% des actifs de l'Etat dans la société Camtel a été
lancé en 1999. En l'an 2000, un premier repreneur intéressé par le rachat de
l'entreprise (il proposait un rachat des 51% du capital appartenant à l'Etat à
100 milliards Fcfa) s'était finalement désisté. Télécel avait alors, selon des
sources proches du dossier à l'époque, découvert que Camtel, du fait de son
surendettement, n'était pas un bon risque.
Ce fiasco obligera le gouvernement à entamer une longue restructuration de
l'entreprise marquée par l'adoption en 2003, d'un programme d'investissement de
27 milliards Fcfa, visant à moderniser l'entreprise de manière à la rendre plus
attrayante aux yeux de potentiels repreneurs. Ces investissements se sont
déclinés sous la forme de la création de télécentres communautaires dans
certaines localités du pays ; l'installation et le début de l'exploitation de la
fibre optique le long du tracé du pipeline Tchad-Cameroun… et surtout
l'avènement du CT phone, qui a contribué à augmenter les 100 mille abonnés
revendiqué par Camtel sur le réseau de téléphonie fixe.
C'est sur ces entrefaites qu'est intervenu le lancement d'un nouvel appel à
manifestation d'intérêt intervenu le 15 février 2006. Soit six ans après l'échec
de la première tentative. Cet appel à manifestation d'intérêt va aboutir à la
désignation, le 29 juin 2006, de dix entreprises préqualifiées. Au rang de ces
prétendants au rachat de Camtel, l'on dénombre au moins deux entreprises
étrangères qui ne sont pas en terrain inconnu au Cameroun. Il s'agit de France
télécoms et de Mtn international : deux sociétés qui se livrent déjà une
bataille sur le marché de la téléphonie mobile au Cameroun depuis bientôt 7 ans.
Mais la désignation de ces préqualifiés sera suivie d'une vaste campagne
orchestrée par les syndicats et diverses organisations de la société civile, qui
vont manifester leur désaccord sur la poursuite de la privatisation de Camtel,
société qui reprenait alors, selon eux, du poil de la bête à cause du boom du Ct
phone. Ces récriminations sont-elles parvenues jusqu'aux oreilles du
gouvernement qui envisage désormais de définir "une nouvelle stratégie de
réforme dans la perspective d'un partenariat public-privé permettant
d'accompagner financièrement et techniquement le développement de Camtel" ?
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