Les ouvriers disposent de peu de moyens pour avancer dans le travail
Si le quartier de Bonabéri avait toujours habitué ses habitants à des routes
difficilement pratiquables, depuis quelques mois c'est allé de mal en pis. Au
delà des habituels trous et bosses sur 'l'ancienne route", la terre utilisée
maintenant pour remettre le bitume en état est d'un rouge n'ayant rien à envier
à certains quartiers de Yaoundé ou de l'Ouest du Cameroun. Nul besoin de dire
alors ce que peuvent vivre les usagers, chauffeurs de taxi et de motos, les
jours de pluie.
Pourtant cet état de la route est une initiative de l'Etat, qui a décidé de
rénover la célèbre "ancienne route" de Bonabéri qui dessert toute une partie du
quartier de Bonabéri. Interrogés, peu de riverains ne semblent pas savoir ce qui
est prévu : "ils ont prévu de mettre la terre, ensuite de rajouter du graveier
et coller dessus, et quand tout sera terminé, mettre le goudron", répond une
personne qui a l'air bien au fait des choses, dans un taxi. Fin prévue des
travaux, là encore il est difficile d'avoir l'information auprès des habitants
du quartier : "Je ne sais pas, mais quand on voit les ouvriers travailler
avec des pelles et des pioches, on peut penser que ça va durer au moins un ou
deux ans", répond une dame faisant allusion aux travaux pour créer des
digues d'évacuation d'eau en cas de pluie.
Les jours de pluie, la tâche est encore plus compliquée
Au delà du côté hygiénique de la route, c'est son côté praticable qui inquiète.
En effet, depuis le début des travaux, l'accès à l'ancienne route en venant du
pont du Wouri est bloqué : pour se rendre sur l'ancienne route, il faut emprunter
la nouvelle, et couper par les quartiers ou alors carrément faire le tour. Et
aucune des deux options n'arrangent réellement les usagers, car c'est un
véritable parcours du combattant que de s'y rendre. Pire encore, pour se rendre
du côté de l'hôpital Cebec, impossible de passer par la route : les voitures
doivent emprunter les "trottoirs" avant de rejoindre la route.
Conséquence, à certaines heures, les embouteillages n'en finissent plus à
Bonabéri. Si bien les chauffeurs de taxi refusent ces destinations : "entre
17 heures et 19 heures, personne ne prend de course pour Bonabéri, même à 5000
francs. Le temps de faire l'aller retour, on perd plus avec les clients qu'on
aurait pu avoir, parce qu'il y a trop d'embouteillages", nous confiera un
taximan interrogé.
Lueur d'espoir pour les habitants de Bonabéri qui souffrent le martyr chaque
jour pour se déplacer et se rendre en ville, l'état du pont du Wouri, ou encore
les nouvelles routes du Nord-Cameroun. Car il semblerait que le gouvernement ait
réellement décidé de rénover ses routes, même si le processus prend un peu trop
de temps au goût de certains.
Découvrir les routes en photo :
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