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Cameroun : l'architecte de Biya et Ahidjo est mort
(30/04/2008)
Le concepteur de la basilique de Yamoussoukro et du palais de l’Unité est décédé dimanche à Paris à l’âge de 88 ans.
Par Junior Binyam
La basilique de Yamoussoukro
La basilique de Yamoussoukro
L’annonce de son décès (Olivier Clément Cacoub, ndlr) a été officialisée hier par sa famille à Paris, alors que ses quelques employés à Yaoundé était dans la confidence depuis lundi matin. La “résidence du golf", à un jet de pierre de l’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé, présentée comme la résidence privée du président Paul Biya, est en principe le dernier ouvrage au Cameroun qui portera sa signature. La plus célèbre de ses conceptions au pays des Lions indomptables est située non loin de là également. Il s’agit du palais de l’Unité qui, depuis 1982, héberge la présidence de la République.

C’est aux portes de ce palais que Clément Olivier Cacoub s’est résolu à avoir des bureaux au Cameroun. Dans une baraque située en face de l’immeuble du ministère du Développement urbain et de l’habitat. Un cadre plus que modeste qui ne manquait d’en rajouter à toute l’acrimonie dont il était l’objet de la part de ses confrères locaux qui s’offusquaient sans cesse que les "hautes sphères" s’en remette au "vieux Cacoub", malgré le poids de l’âge. Surtout qu’il expatriait l’essentiel de ses gains, comme nous le faisait remarquer il y a quelques jours un ancien membre du bureau de l’Ordre national des architectes du Cameroun.

"Pré carré"

Des informations concordantes font état de ce que la dernière fois qu’il a été aperçu au Cameroun, c’était au cours du dernier trimestre de 2007. Comme toujours il avait pris ses quartiers à l’hôtel Hilton où il louait de manière permanente une suite. Olivier Clément Cacoub, dont la discrétion tranchait avec l’alliage de l’art baroque et oriental de certaines de ses œuvres au luxe insolent, était apparu affaibli par l’ensemble des maux qui le minait depuis quelques années.

La notoriété de cet architecte français, d’origine tunisienne, né le 14 avril 1920, était établie sur le continent africain. Notamment dans ce qui était baptisé le "pré carré". Une expression dans laquelle on regroupait les anciennes colonies d’Afrique noire de la France. Ses lettres de noblesse, il les avait acquises bien avant l’indépendance des pays africains quand en 1953 il devint le lauréat du grand prix de Rome.

Les plus emblématiques des chefs d’Etat d’Afrique francophone vont lui confier la réalisation de leurs lubies. Ainsi en sera-t-il de Mobutu Sesse Seko dont l’imposant palais en pleine forêt équatoriale à Gbadolite, son village, est signé Cacoub. Quand Félix Houphouët-boigny décida de construire une nouvelle capitale pour la Côte d’Ivoire à Yamoussoukro son village, avec comme cerise sur le gâteau, une réplique de la basilique Saint-pierre de Rome, c’est à celui là qui porte le titre "d’architecte en chef des bâtiments civils et monuments historiques de la ville de Paris", que revint la responsabilité de concevoir cette cité qui se voulait futuriste.

Mais contrairement à ces grands esprits qui ne sont pas prophètes chez eux, celui qui deviendra un intime de Jacques Chirac, avait commencé par se faire un nom en Tunisie, sa terre natale avant de s’expatrier en France. Ce n’est donc pas le fait du hasard si le florilège de ses réalisations au pays d’Habib Bourghiba et Ben Ali, que visite en ce moment Nicolas Sarkozy, se passe de commentaires. Parmi les ouvrages saillants on peut citer : l’hôtel Abou Nawass de Tunis, l’hôtel Africa dans la même ville, le palais présidentiel de Carthage, le stade Mustapha Ben Jannet de Monastir, la station balnéaire de Port El-Kantaoui.

Olivier Clément Cacoub aimait à répéter, "je fais de l’architecture comme je fais des gestes". C’est peut-être ce qui lui permettait de passer des travaux domestiques, comme ces résidences privées de potentats africains, à des ouvrages qui resteront à la postérité comme : le palais des festivals à Cannes, le palais de la méditerranée (Nice), la Cité internationale des arts (Paris), l’Université d’Orléans.


Source : Quotidien Mutations




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