Inoni Ephraim
Le conseil de cabinet du mois de mars 2008 s’est tenu hier à l’Immeuble Etoile. Présidée par le Premier ministre, cette rencontre mensuelle qui rassemble autour du chef du gouvernement, les membres du gouvernement avaient trois points essentiels à l’ordre du jour : l’exposé liminaire du Premier ministre, les exposés conjoints du ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle et du ministre de la Jeunesse , et enfin l’exposé du ministre du Commerce. Ces trois membres du gouvernement qui ont parlé après le Premier ministre n’ont pas été choisis au hasard.
On se souvient que lors des émeutes de fin février 2008, la plupart des revendications sociales qui ont été entendues ça et là en cette occasion, concernent justement les départements dont ils ont la charge. Lors du conseil ministériel du 7 mars 2008, Paul Biya avait manifesté sa colère contre le gouvernement de la République. Il demandait ainsi entre autres à ses ministres ce qu’ils ont fait pour répondre aux problèmes sociaux soulevés. “ Je ne suis pas sûr que (…) l’on ait fait tout ce qui était possible ”, s’indignait le président de la République.
Hier donc, Inoni Ephraïm qui logiquement peut être considéré, en tant que coordonnateur de l’action gouvernementale, comme premier responsable de cette défaillance constatée par Paul Biya le 7 mars denier, a voulu se réveiller lors du Conseil de cabinet qu’il a présidé. Dans son propos liminaire, il a insisté sur la nécessité de traduire dans les faits les instructions et les dernières mesures du président de la République. C ’est ainsi qu’il s’attarde sur le fait que la revalorisation des salaires doit être effective ce mois d’avril 2008. Au ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, il prescrit non seulement l’élaboration d’un fichier national des chercheurs d’emploi, mais aussi la mise en place d’une stratégie pour résorber le chômage des jeunes.
Pour sa part, Adoum Garoua devra revaloriser le service civique national de participation au développement, rendre fonctionnel les Centres de promotion de la jeunesse, et déterminer les objectifs participatifs de cette frange de la population nationale en mobilisant les ressources issues de l’atteinte au point d’achèvement Ppte. Quand au ministre du Commerce, Luc Magloire Atangana, le temps des discours et des parades stériles est terminé. Il lui est demandé de combattre de manière pratique la vie chère. En baissant les prix des produits de première nécessité conformément aux mesures présidentielles ; d’instaurer des caravanes de ventes des produits, et d’instituer et d’intensifier les campagnes de contrôles des prix partout sur l’étendue de la République.
Inoni Ephraïm a enfin tablé sur la bonne gouvernance. Les membres du gouvernement doivent réduire leurs nombreuses missions à l’étranger. Celles-ci pour la plupart, ne sont pas toujours fondées. De même que la dotation des véhicules de services aux différents responsables de l’Etat devra faire désormais l’objet d’un contrôle strict. Au final, il s’agit là des prescriptions qui ne devraient normalement pas exister dans un pays où les dirigeants sont conscients de ce que c’est que être ministre, c’est-à-dire servir. On se demande comment le Premier ministre a pu laisser faire de telles pratiques. Inoni Ephraïm dont l’équipe a fortement été blâmée par le chef de l’Etat est-il encore opérant ?
Source: Le Messager
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