Bien connu pour sa corruption notoire, le Cameroun fait partie des plus mauvais élèves selon Transparency International. Classé plusieurs fois pays le plus corrompu du monde, le Cameroun faisait en 2010 partie des derniers de la classe avec une note de 2,2 sur 10 d’après l’organisme international.
Pots de vin aux policiers lors de contrôle, aux examinateurs pour avoir son diplôme, aux fonctionnaires pour être servi plus vite, le petit billet glissé incognito est devenue une monnaie si courante au Cameroun que c’est souvent le contraire qui pourrait paraître étonnant.
Alors que dans plusieurs pays d’Afrique, les nouvelles technologies Internet et le Web 2.0 ayant participé au changement et à l’évolution, le Cameroun lui peine à rentrer de plain pied dans la blogosphère ; c’est le constat qu’a fait Hervé Djia, développeur camerounais qui pense que la solution peut venir de là. Il a donc développé une application singulière au nom explicite : « NoBakChich », une application disponible sur Andromarket pour tous les téléphones disposant d’un système d’exploitation Android.
L’application propose deux fonctionnalités essentielles : la première permet d’obtenir des informations précises sur la liste des pièces à fournir et des démarches à effectuer pour obtenir un document administratif : permis de conduire, pièce d’identité, permis de bâtir… Afin de ne plus se faire avoir par un fonctionnaire de mauvaise volonté.
La seconde, et c’est peut-être le plus intéressant, permet de signaler une demande de « tchoko » - comprendre corruption : ainsi, tous les utilisateurs de l’application pourront accéder à l’information et avoir un descriptif détaillé afin de savoir à quoi s’en tenir, et surtout de créer une émulation contre les pratiques.
Le projet est bien sûr participatif, puisque tout utilisateur recensant une pièce administrative non contenue dans l’application peut la soumettre et y joindre la liste des démarches à effectuer pour l’obtenir. Ainsi, NoBakChich proposera une interface et une base de données en constante évolution.
Quelques bémols néanmoins, pour un départ, la base de données manque encore de profondeur et les fiches des différents documents administratifs sont souvent vides. De plus, le système Android, disponible pour les Smartphone Google les plus récents, n’est pas le téléphone le plus répandu au Cameroun.
Voir le site web de l’application
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