Haman Adama
Pourquoi Paul Valentin Emog, directeur des Ressources humaines au ministère de l’Education de base s’est-il rendu au siège de la direction de la police judiciaire à Elig-Essono-Yaoundé hier à 10h ? Le haut fonctionnaire et collaborateur de la ministre Haman Adama était-il chargé de répondre à la place de cette dernière, aux enquêteurs chargés d’éclaircir l’usage des fonds Ppte au ministère de l’Education de base ?
De sources officielles, l’on a appris au ministère qu’il ne peut pas s’agir d’une affaire officielle. " Nous serions au courant. Il s’agit certainement d’une affaire privée ", indique notre source. Pourtant, révèle une autre source proche de l’enquête policière, il s’agissait bien d’expliquer l’usage que les autorités en charge de l’éducation en primaire et en maternelle, ont fait des fonds Ppte débloqués pour servir au recrutement des enseignants vacataires (désormais contractualisés pour une bonne partie).
Dans cette affaire, le défilé des anciens et actuels directeurs du ministère de l’Education de base dans l’immeuble des policiers de la direction des enquêtes économiques et financières demeure la seule réalité visible. Pourtant, l’hebdomadaire L’Anecdote (et d’autres journaux) qui semble avoir reçu la feuille de route des enquêtes relatives à la gestion des deniers publics par les ministres et directeurs généraux, annonçait dans son édition n°367 du mercredi 21 mai 2008 que la ministre Haman Adama était attendue à la direction de la police judiciaire hier.
A la suite de l’ex-directeur des ressources financières et des investissements, la ministre aurait dû s’expliquer, d’après L’Anecdote, sur " [i de graves entorses à l’orthodoxie dans [la passation] et l’exécution des marchés publics ]", au ministère de l’Education de base. Le directeur mis à la retraite, François Fouda, aurait-il accusé Mme Haman ? " Quoi qu’il en soit, explique une source proche de la ministre, les réponses éventuelles que l’on pourrait donner aux accusations qui se multiplient dans certains journaux vont permettre de démontrer qu’il n’en est rien. "
En juin 2007, l’accord de la première tranche -12,4 milliards de Fcfa- d’un financement de 26 milliards de Fcfa, avait été signé entre le ministre de l`Economie et des Finances de l’époque, Polycarpe Abah Abah, et le représentant résident de la Banque mondiale au Cameroun, Markus Repnik. La deuxième partie de l’appui financier des bailleurs de fonds, d’un montant de 13,6 milliards de francs, devrait être disponible cette année.
Cette espèce de ping-pong qui se focalise ces derniers temps sur la ministre de l’Education de base, alors que plusieurs autres départements ministériels ont reçu les mêmes enquêteurs (le ministère des Enseignements secondaires par exemple), serait-elle le résultat des batailles de positionnement que se livrent les différents collaborateurs du chef de l’Etat dans la perspective d’un remaniement ministériel depuis plusieurs semaines annoncé ? S’il est difficile de savoir ce qu’en pense Mme Haman Adama elle même (même si son entourage banalise une opération où elle ne serait pas concernée), la ministre de l’Education de Base a fait hier le tour du propriétaire de certains établissements de Yaoundé, à l’occasion des examens du concours d’entrée en 6e et du common entrance qui s’y déroulaient.
Source: Quotidien Mutations
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