Françoise Foning
Ceci à l'adresse des personnes présentes, en se lavant les mains, puis le visage dans un mortier rempli d'un liquide de couleur blanchâtre, composé d'un mélange d'eau, de whisky, et de vin de palme, dans lequel flottaient des feuilles et des écorces d'arbres.
Derrière ce rituel, la cérémonie orchestrée par Françoise Foning, n'avait qu'un seul but : montrer à la face du monde son innocence.C'est que, depuis les évènements malheureux de février dernier, une certaine opinion attribue à l'élue l'incendie criminel qui a totalement consumé les 23 bureaux et salles de réunions de la mairie. On l'a soupçonne d'avoir voulu à travers cet acte, dissimuler ses écarts de gestions à la tête de la mairie qu'elle occupe depuis 2002 et, dont la réélection en 2007 est querellée. L'affaire est pendante par devant le juge administratif de la Cour suprême. "Ce qui ajoute aux soupçons qui pèsent sur Françoise Foning c'est surtout le fait que le compte administratif de 2006 n'ait pas encore été voté", confie un responsable du Sdf dans l'arrondissement du Douala V.
Il y avait donc comme maître de cérémonie, un chef supérieur de canton, sa majesté Gaston Mbody, accompagné des chefs de village, Manfred Eyidi Mboké de Béedi, Bruno Dibongo de Ndogsimbi, Ebongue Gamalien de Bonadiwoto, Sadrack Ebeh de Makèpè Missokè I et David Ngombé de Ndoghem II. Avant Françoise Foning, les six chefs présents ont remué de leurs balaies chasse-mouches la décoction contenue dans le vase en bois et l'ont aspergé sur les ruines de la mairie. Question d'invoquer l'esprit des ancêtres, afin de purifier les lieux pour que ce qui s'est passé le 25 février 2008, ne se reproduise plus. Et, "que les auteurs de ces actes criminels soient très vite confondus". Un vœu formulé par Sa Majesté Mbody et que partage aussi Françoise Foning.
Le rituel à la mairie de Douala V était le même qu'à la sous préfecture qui avait également été incendiée lors des émeutes. Gabriel Ngounou, le maître des lieux a remercié les chefs traditionnels pour "leur initiative" et a rappelé à ses administrés la notion de continuité du service public. Comme quoi, "le service public ne va pas s'arrêter parce que la sous préfecture a été incendié". Le sous préfet de Douala V reçoit à son domicile.
Source: Le Jour Quotidien
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