Deux semaines après la rentrée officielle des classes, la liste des
établissements scolaires déclarés clandestins n’est pas encore connue : le
nombre non plus. Au ministère de l’Education de base, cent établissements
scolaires privés clandestins ont déjà été recensés et le processus continue. On
y déclare que le déploiement des équipes de contrôle suit son cours et que le
démarrage de la campagne de fermeture se fera de manière inopinée.
Même si le nombre et les noms des établissements scolaires clandestins sont
encore inconnus, les motifs qu’on leur reproche ont clairs. Ces établissements
ont été déclarés impropres à recevoir des enfants du fait des structures
inadaptées : exiguïté, manque de latrines, proximité avec les cours d’eau,
insuffisance de salles de classe…etc. Pierre Mani le délégué régional de
l’éducation de base pour le Centre explique : « les écoles clandestines sont
pour nous un véritable fléau parce qu’il s’agit des écoles qui évoluent en marge
de la réglementation, bien que les procédures de création et d’ouverture des
écoles aient été considérablement améliorées ».
Au cours de l’année académique 2007/2008, environ 4.000 établissements scolaires
clandestins avaient été recensés sur toute l’étendue du territoire camerounais.
Ce chiffre à lui tout seul indique que le besoin en écoles privées est pressant.
Les parents qui souhaitent donner une bonne instruction à leurs enfants
préfèrent généralement les écoles privées à cause du nombre limité d’élèves par
classe, de l’encadrement scolaire et surtout de la proximité d’avec le lieu de
résidence. Il est tout de même dommage que cette campagne de fermeture
intervienne longtemps après la rentrée scolaire, à un moment où les parents sont
censés avoir déjà inscrit leurs enfants à l’école. Ainsi, des mesures devraient
être prises afin d’éviter aux parents de tomber dans le piège de la
clandestinité. Les listes des établissements scolaires non autorisés à
fonctionner devraient être publiées bien avant la rentrée. Les autorisations de
fonctionner pourraient être affichées dans les établissements scolaires comme
c’est le cas dans les lieux de commerce, afin que le parent soit sûr d’inscrire
son enfant au bon endroit.
|