Baileys, alcool "féminin"
Au sein de la communauté homosexuelle camerounaise, il y a longtemps qu'on ne boit plus de Baileys dans n'importe quel bar. Cette liqueur à base de whisky irlandais et de crème est en effet considérée par certains Camerounais comme un signe d'homosexualité, crime puni par le code pénal d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à cinq ans.
En début de semaine dernière encore, un homme, défendu par l'avocat Michel Togue, a été reconnu coupable d'homosexualité par un tribunal camerounais. Parmi les motifs retenus pour la condamnation : la profession de l'accusé, coiffeur pour hommes, et son penchant pour le Baileys. En revanche, aucune trace de véritables preuves concernant "des relations sexuelles entre personnes du même sexe", comme le requiert pourtant l'article 347 bis du code pénal camerounais.
"Qui commanderait du Baileys, si ce n'est une fille ?"
Las, cette affaire est loin d'être une exception. "Qui commanderait du Baileys, si ce n'est une fille ?", s'est ainsi interrogé un juge dans une affaire similaire, il y a quelques mois.
C'est notamment cette même "boisson de filles", selon les propos d'un autre magistrat, qui a en partie conduit à la condamnation de Franky et Jonas en novembre 2011. Ils passeront plus d'un an en prison, avant d'être acquittés par la Cour d'appel du Centre, à Yaoundé. Ce qui fut loin de mettre un terme à leur calvaire, comme le racontait Franky, alias Naomie, à Jeune Afrique, en janvier.
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