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Cameroun: Abah Abah à nouveau entendu à la Pj
(02/06/2008)
L’ancien Minefi devait s’expliquer sur des pouvoirs donnés à un avocat à Douala pour le recouvrement de certaines créances dues à l’Etat.
Par Albert Biombi
Polycarpe Abah Abah, dans les mailles de la justice
Polycarpe Abah Abah, dans les mailles de la justice
Vendredi dernier, Polycarpe Abah Abah est revenu dans les locaux de la police judiciaire de Yaoundé où il a passé plusieurs jours début avril dernier suite à son arrestation et à sa garde à vue. Cette fois, il répondait à une convocation de l’officier de police judiciaire pour une affaire qui n’a rien à voir avec celle de la gestion du financement du Crédit foncier du Cameroun pour laquelle il a été mis en détention préventive. Les retrouvailles ont dû être chaleureuses puisque, entré à la Pj à 10 heures, l’ancien ministre de l’Economie et des Finances n’en est ressorti qu’aux environs de 20 heures. Même si, selon nos sources, une partie du temps s’est écoulée dans l’attente de ses avocats pendant qu’une autre devait permettre aux enquêteurs de régler les multiples pannes d’ordinateur survenues durant l’interrogatoire.

Selon nos informations en effet, tout serait parti d’une correspondance adressée le 28 avril dernier par le vice Premier ministre, ministre de la Justice, Amadou Ali au ministre des Finances, Essimi Menye, lui demandant de faire restituer aux entreprises des sommes qu’elles avaient payé à l’Etat pour créances dues dans le cadre de la liquidation de l’ex-Oncpb, au motif que ces sommes ont été encaissées par l’Etat par des saisies abusives. Il lui est par ailleurs reproché d’avoir prorogé les pouvoirs spéciaux donnés à Me Eyoum, avocat au barreau du Cameroun basée à Douala et mandataire de l’Etat dans le cadre de ses recouvrements. Or, les premiers pouvoirs spéciaux avaient été donnés par Polycarpe Abah Abah en décembre 2004, peu après son arrivée à la tête du ministère de l’Economie et des Finances.

Me Eyoum avait été constituée, au début des années 2000 par l’Etat du Cameroun, représenté par le ministre de l’Economie et des Finances de l’époque, Edouard Akame Mfoumou, pour recouvrer de l’argent dû à l’Etat par certaines entreprises dans le cadre de créances issues de la liquidation de l’Oncpb que des premières estimations évaluaient à 5 milliards de francs Cfa.
Les premières actions auraient été prises par l’avocate, travaillant avec le Minefi de l’époque puis le Minfib, Michel Meva’a M’Eboutou, dès avril 2002, qui aurait d’ailleurs fait payer les premières commissions.

Mandat spécial

Il se serait posé alors un problème de mandat spécial, en plus du mandat légal, pour permettre à la représentante de l’Etat de faire plus efficacement son travail. Notamment lorsqu’elle saisit la Sgbc par attribution de créances pour des sociétés qui devaient de l’argent à l’Etat et dont les comptes étaient domiciliées dans cette banque. L’argent sera sécurisé à la banque centrale, la Beac et il faut donc un mandat spécial pour le rendre disponible au bénéfice du mandataire.

C’est dans la foulée de cette demande que le président Paul Biya opérera un remaniement ministériel et que le nouveau ministre en charge des Finances signera ce mandat spécial qui aurait permis à l’avocate de recouvrer, après deux séries de négociations, une somme avoisinant les 3 milliards Cfa. Une bonne partie allant dans les caisses de l’Etat et l’autre devant être répartie, selon les usages, par les différents intermédiaires dont les huissiers, notaires…

Combien Me Eyoum aurait empoché dans l’opération ? Certaines sources parlent de 600 millions, d’autres de un milliard. C’est ce montant des commissions, jugé astronomique par le garde des sceaux, qui aurait justifié la correspondance adressée au Minfi et qui, indirectement, demandait des explications de la part de celui qui, en décembre 2004, avait donné mandat spécial à ce consultant de l’Etat.

Comment s’est organisé concrètement l’interrogatoire et quelles explications l’ancien argentier a pu donner aux enquêteurs ? Nos sources n’ont pas pu nous donner des informations précises, malgré notre insistance. Idem du côté des conseils de Polycarpe Abah Abah qui se sont enfermés devant le principe du secret de l’instruction. Tout juste se sont-ils bornés à donner ce commentaire : " Nous dénonçons ce qui s’apparente à une cabale constitutive d’une dangereuse immixtion de l’Exécutif dans le fonctionnement du judiciaire, et qui anéantit les efforts du président de la République dans la construction d’un état de droit au Cameroun ".



Source: Quotidien Mutations


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