Cameroun : A la rencontre de l'association DUCA (Donner une chance à l'Avenir)
(05/05/2010)
Madame Moukouri Marie Jeanne oeuvre au Cameroun via l'association DUCA, pour créer des projets viables pour les jeunes. Bonaberi.com est allé à sa rencontre
Par Redaction Bonaberi.com (Dominique Moukalla)
Un cours d'électricité donné à Souza
Bonjour, pouvez-vous vous présenter à nos internautes ?
je suis madame Marie-Jeanne Moukouri, mariée à un camerounais, de nationalité suisse, professeur de formation. Je vis au Cameroun depuis près de 30 ans et je suis mère de 2 enfants et de 4 petits enfants.
Pourquoi avoir créé une association ?
Mon mari et moi-même avons créé cette association tout simplement parce que nous nous sommes rendus compte que les jeunes n’avaient pas de projets pour le futur. Que le système camerounais était inadapté, du fait de sa rigidité. Parce que donc ce système étant très difficile, il produit généralement plus d’échec que de réussite. Je m’explique : le taux des enfants au départ de l’éducation c'est-à-dire à la maternelle est un taux largement plus faible que celui des élèves arrivant en classe de Terminale ; et encore, ceux qui y arrivent ne sont pas bien formés. Ceci nous a donc beaucoup touchés et ayant donc une formation d’enseignante (j’ai enseigné au collège Alfred SAKER et au lycée français), nous avons donc décidé de mettre la main à la pâte surtout quand l’on sait que les formations sont très chères au Cameroun.
Venons en au fait. Qu'est-ce exactement que le DUCA ?
Le DUCA est une association qui a été créée en 2004 sous l’égide du club de Yaoundé fondation partenaire des Eglises Protestantes du Cameroun et depuis 2006 nous fonctionnons légalement. Le DUCA veut dire « donner une chance à l’avenir » et a pour but d’offrir des formations professionnalisantes aux jeunes issus des couches défavorisées avec un accent mis sur la jeune fille et la femme.
De cette manière nous apportons notre contribution au développement social de la jeunesse camerounaise. Notre but est comme je l’ai dit plus haut d’ouvrir ces jeunes au monde, de leur montrer que tout est possible et leur apprendre à ne pas se renfermer sur eux-mêmes. Même si l'on n’a pu réaliser son rêve, il est possible de vivre en faisant autre chose. De toute manière la vie est un combat perpétuel, nous leur donnons juste les armes.
En clair nous avons donc comme leitmotiv :
• faire des études
• offrir des formations
• trouver des emplois aux jeunes
• offrir un encadrement susceptible de les lancer dans le milieu économique
• permettre d'accéder a certaines connaissance utiles pour leur vie et leur équilibre, surtout pour la jeune fille.
Remise des attestations de fin de formation
Quelles sont les formations que vous offrez au sein de votre association ?
Il est question pour nous ici de former les jeunes dans des activités très pratiques pouvant leur permettre de se lancer aisément dans la vie active. Ainsi donc concernant les activités d’initiation aux arts ménagers de type moderne pour la jeune fille et femme, nous avons :
• la couture
• la cuisine, l’hôtellerie, la pâtisserie
Pour le jeune homme, nous proposons avons :
• la maçonnerie
• l’étude de l’électricité
• la plomberie, la peinture
Et depuis peu l’apprentissage à l’informatique pour les deux groupes.
Mais ajouté à ça nous avons également mis sur pied des programmes pour leurs connaissances propres. C’est ainsi que les jeunes sont sensibilisés sur les maladies sexuellement transmissibles, initiés au planning familial, aux relations entre l’homme et la femme de façon plus générale.
Depuis 2004, année de votre création quelles sont vos réalisations ?
Depuis cette date, nous avons pu former et encadrer près de 130 jeunes filles issues des couches défavorisées. Elles ont bénéficié de nos appuis et sont d’ailleurs en relation avec nous et nous aident maintenant à former les nouvelles que nous avons en ce moment. C’est une fierté pour nous de voir que nos produits produisent également, c’est cela même le but de la formation pouvoir transmettre.
Concernant nos jeunes garçons eux aussi nous aident beaucoup parce que voulant être indépendants, nous leurs offrons directement des activités dès que possible ; c’est ainsi donc que ces derniers nous aident a construire un centre qui sera basé à Souza, ils sont logés, nourris par nos soins. Un autre groupe nous aide dans le cadre de la réfection d’une école dans le quartier new-bell. Et en dehors de ça nous prospectons pour offrir des services dans lesquels nous exerçons, c’est ainsi que nous livrons souvent des pâtisseries lors des réceptions, des mets qui nous sont commandés. Et c’est bien pour la jeune fille. Pour celles qui a fait dans la couture, leurs œuvres sont revendues ainsi de suite.
Nous organisons également des caravanes de sensibilisations dans des lycées et collèges. Les jeunes filles reçoivent d’abord une formation par madame FADIO qui est une collaboratrice et par la suite sont envoyés sur le terrain. Sans oublier les portes ouvertes que nous organisons et où on montre le savoir faire de ces jeunes.
Nous avons également et ceci est en cours un montage de film donc le thème est « ma vie est désastre » est qui est tourné par des jeunes issus comme toujours du DUCA.
Réfection d'une école à New Bell
Vos projets futurs ?
Nous avons 3 projets qui nous tiennent a cœur en ce moment et nous espérons qu’ils seront réalisés d’ici la :
• les jeunes protègent les jeunes : qui consiste comme je l’ai dit plus au de sensibiliser les jeunes des collèges et lycées. C’est une action à renouveler, parce que le pays a besoin d’une jeunesse forte
• engagement des jeunes : c’est un programme qui sera en concert avec ces même jeunes, ce qui permettra de mesurer leur degré de motivation et de prise d’initiative (à travers des foires, portes ouvertes au sein du DUCA où les œuvres de ces derniers seront exposées et vendues).
• La jeunesse bâtie par la jeunesse
D’où viennent les fonds du DUCA ?
Le DUCA fonctionne tout d’abord par les financements de mon mari et de moi-même. Ensuite des sympathisants, des adhérent actifs, ceux qui prennent activement part aux actions du DUCA et qui cotisent. Nous avons eu aussi l’an passé le financement d’une ONG allemande qui nous a soutenus.
Et l’état ?
L’état ne peut malheureusement nous aider parce que nous n’avons pas le statut d'ONG : les fonds publics ne peuvent nous être accordés et c’est une autre histoire de se transformer en ONG. Mais cependant l’état sait que nous existons, nous avons invité Jean Jules Ebongue, le délégué de l’enseignement secondaire qui a d’ailleurs apprécié notre action, nous avons été invités par le ministère de la condition féminine pour quelques activités et ainsi que par le ministère de la Jeunesse.
Comment contacter le DUCA au cas où ?
Le DUCA répond au +237 33 42 75 89 / +237 79 80 90 88
BP 1182 douala Cameroun avenue du Docteur Jamot (rue Equinox)
Email : duca@duca-caemroun.org
Ou mon mail personnel : mjmoukouri2@yahoo.fr
Le mot de la fin ?
Eh bien merci à Bonaberi.com de nous offrir déjà la visibilité ; on en a grand besoin. Ensuite j’en appelle à tout le monde de la diaspora et d’ici à venir s'inscrire au DUCA, d’être membre actif ou juste une personne ressource, enfin toute personne ayant une compétence à offrir à ces jeunes. Les cotisations vont de 2000 à 10,000 FCFA pour les membres et les aides c’est selon chaque personne. De cette manière on pourra encore un peu plus aider les jeunes du Cameroun.
