Faim de jouer aux prolongations de cet événement qui a drainé un peu plus de 400 000 visiteurs cette année. On retient au terme de ces dix sept jours de fête que les amoureux de la bonne bouffe, des ambiances chaudes et du vin à profusion n’ont pas été déçus. La preuve, le boulevard du 20 mai, traditionnel site d’accueil de ce grand rendez annuel de la ville aux sept collines s’est vêtu cette année de ses plus belles parures pour accueillir l’événement.
L’antenne régionale pour l’Afrique de la fondation Inter Progress, chargée de l’organisation générale dudit événement par mandat du Délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé (Cuy) ayant mis cette année, les petits plats dans les grands pour faire de cette édition une réussite.
Au total donc, 180 stands implantés. Lesquels stands ont été pris d’assaut par les entreprises de téléphonie mobile, des sociétés de loterie, des prêts-à-porter, des sociétés brassicoles, mais aussi des restaurateurs qui ont fait la joie des gourmets avec des saveurs d’Afrique et d’occident. Les tout petits en ont eu pour leur compte grâce au parc de jeux implanté sur le site pour l’occasion. L’extase pouvait donc être à son comble.
Pour joindre l’utile à l’agréable, un parterre de stars a été invité. Notamment la fine fleur de la musique du « Mboa » à l’instar de Sanzy Viany, Charmant M, et la malheureuse finaliste du prix Rfi Music du monde, Kayrece Fotso. Mais aussi Lady Ponce, Longué longué, Prince Eyango, Samy Diko, Ama Pierrot, Aïjo Mamadou, Wilfrid Etoundi…
Le tapis rouge a été déroulé cette année au groupe de rappeurs « Neg’Marrons », à l’artiste Costuleta et à Lynsha, venu tout droit de sa Martinique natale pour illuminer les planches de Ya-fe. Le podium du 1er janvier qui a été consacré à la célébration des cinquantes ans de l’indépendance de l’Etat camerounais a fait la part belle à la vieille garde.
Ekambi Brillant, Emile Kangué, François Misse Ngoh, tous du groupe Black style ont replongé le public dans un voyage nostalgique au cœur des années 80 et 90. Chose qui n’a pas laissé indifférent Gilbert Tsimi Evouna qui est personnellement venu sur scène esquisser quelques pas de danses comme au bon vieux temps.
Belle ambiance donc pour cette édition 2009 qui a été soutenue par Mobile telephone network (MTN), partenaire incontournable de l’événement. Pour preuve, deux écrans géants ont été installés aux extrémités du podium pour permettre à ceux des curieux restés à l’extérieur de vivre en live le show qu’ont produit les artistes invités.
C’est devenu un rituel. Certains visiteurs ont même fini par s y accommoder. L’ambiance festive de Ya-Fe ne se vit pas seulement à l’intérieur du site fortement surveillé par les agents du Groupement mobile d’intervention. A l’extérieur, plusieurs petits commerces pullulent.
Restaurants de fortunes, marchands ambulants, photos minute, vente des gadgets de toutes sortes… Une forte activité qui a fini par attirer plus de foule qu’on ne l’imaginait. Il n’a donc pas été surprenant de voir des familles se réunir autour des bons « poissons braisés », de bouillon de bœuf ou encore de brochettes de bœuf.
En dehors de ce côté réjouissances, un chapelet de comportements déviants a été observés ça et là. En plus de la circulation des personnes et des véhicules qui n’a pas été aisée à cause de la marée humaine qui a investit les lieux, les jeunes dans leur majorité ont versé dans des dérives de toutes sortes: Pickpockets, intimidations, insultes, prise d’alcool et de tabac à dose exagérée, violence, état d’ébriété et harcèlements ont eu raison de ceux-ci.
Pendant que certains visiteurs savouraient des mets et la bière qui se vendaient dans les tourne-dos implantés de part et d’autre de la voie bitumée, des filles qui viennent visiblement d’atteindre l’âge de la puberté s’amourachaient tranquillement dans la pénombre à l’arrière de la tribune présidentielle.
Il n’était donc pas surprenant d’observer au petit matin des paquets vides de préservatifs sur la chaussée ou des boucles d’oreilles traînant sur le sol. Pire encore, l’espace botanique situé aux alentours du Boulevard du 20 mai s’est transformé le temps de la fête, en toilettes publiques, ou simplement d’entrepôts pour les commerçants.
Les urines, les excréments de certaines personnes mal intentionnées ont détruit les fleurs qui offraient pourtant à cet espace une fière allure.
Interrogés, les organisateurs imputent cela à ce qu’ils qualifient de « conscience sociale » car en effet, « nous sommes conscients que quoique n’étant pas directement impliqués à ce qui se passe à l’extérieur, nous reconnaissons que ces agissements relèvent tout d’abord d’une certaine culture. Le visiteur doit pouvoir s’autodiscipliner, savoir qu’en pareille milieu, on peut s’amuser sans pour autant en abuser», explique Jean Louis Palla, Délégué général de Ya-Fe.
Yaoundé en fête en photos
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