IOllaria Allegrozi, chercheuse senior pour l'Afrique Centrale au sein de Human Rights Watch, s'est vu refuser l'accès au Cameroun le 12 Avril, alors qu'elle avait reçu un visa de 3 mois le 25 Mars.
Dans sa demande de visa, elle avait expliqué qu'elle avait prévu de voyager dans les régions anglophones du pays afin de procéder à des recherches pour le compte de HRW (Human Rights Watch) sur les exactions commises par le gouvernement et les forces séparatistes, et d'évaluer l'impact de cette crise sur les personnes atteintes d'incapacités.
Arrivée à Douala, elle n'a pu passer les contrôles de sécurité, sans aucune explication sur la raison du refus alors qu'elle était détentrice d'un visa. Malgré plusieurs tentatives d'obtenir des explications, HRW n'a reçu aucune clarification sur les raisons du refus d'accès.
Pour l'ONG, "refuser l'entrée à notre chercheuse est clairement un pas en arrière pour le Cameroun", qui ajoute que "le gouvernement fait tout ce qu'il peut pour garder le monde dans le noir sur ses nombreuses exactions, mais il ne réussira pas".
"La spirale négative du Cameroun sur les droits de l'homme est une inquiétude particulière concernant un pays qui vient de rejoindre le conseil des droits de l'homme des Nations Unies", a ajouté Philippe Bolopion, directeur adjoint du plaidoyer mondial à HRW, affirmant par ailleurs que "la stratégie d'intimidation et les blocus ne réussiront pas. Nous appelons le gouvernement à permettre à Human Rights Watch de faire son travail, et à travailler à l'arrêt des exactions par les acteurs étatiques et non étatiques de la crise
L'ONG HRW a commencé à travailler sur la question des droits de l'homme au Cameroun en 1998. Depuis 2018, elle a publié nombre de reports sur les violations des droits de l'homme par les forces gouvernementales aussi bien que par les séparatistes armées, parmi lesquels un rapport détaillé en Juillet 2018 et de nombreux autres en 2019.
2 jours avant le refus d'entrée à Illaria Allegrozi, le 10 Avril, Human Rights Watch avait publié un court rapport sur une attaque meutrière de soldats, gendarmes et membres du BIR sur Meluf, village du Nord-Ouest du Cameroun.
Cette attaque, survenue le 04 Avril d'après Human Rights Watch, aurait tué 5 hommes dont un souffrant d'un handicap mental, et blessé une femme.
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