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Cameroun-Bakassi
(13/06/2008)
Dans deux mois exactement, Bakassi, presqu’île aux richesses halieutiques et énergétiques importantes -pétrolières notamment sera totalement et entièrement camerounaise.
Par Junior Binyam

Puisque, conformément aux accords de Greentree du 12 juin 2006 entre les présidents Paul Biya du Cameroun et Olusegun Obasanjo du Nigeria, le Cameroun devrait, à partir du 12 Août 2008, exercer l’entièreté de sa souveraineté sur ce territoire à lui rétrocédé le 10 octobre 2002 par une décision de la Cour internationale de justice de la Haye. En déboutant mardi dernier des populations locales qui l’avaient saisie pour une suspension de l’application des accords de Greentree, la Haute cour de justice du Nigeria a réaffirmé la volonté de ce pays de respecter les décisions prises par les juridictions internationales. Il appartient donc désormais aux autorités camerounaises de viabiliser et de sécuriser une partie de leur territoire où on a enregistré en à peine six mois, dix fois plus de morts qu’en 14 ans, quand, face à face, les armées camerounaise et nigériane se regardaient en chien de faïence.

Ce qui s’est passé lundi dans la péninsule de Bakassi avec une nouvelle tuerie dans laquelle a péri Fonya Félix Morfan, sous-préfet de Kombo Abedimo, est un véritable pied de nez au chef de l’Etat qui dans son discours à la nation du 31 décembre 2007 s’était voulu plus que rassurant après l’incident du 12 novembre 2007 dans lequel avait péri 21 militaires camerounais dans la même région. "Des enquêtes sont en cours du côté nigérian et du côté camerounais. Je veux croire qu’elles feront apparaître la vérité sur ces actes odieux dont les coupables doivent être punis. En attendant, des précautions ont été prises pour qu’ils ne puissent plus se reproduire. La nation sait pouvoir compter sur son armée", avait martelé Paul Biya non sans avoir rappelé que les autorités nigérianes, qui avaient dépêché à Yaoundé un émissaire, soutenaient qu’elles n’avaient rien à voir dans cet incident.

Comme en novembre, c’est par voie de presse que les Camerounais ont appris cette nouvelle atteinte aux symboles de l’Etat. Cette fois, pas la moindre réaction gouvernementale. Même pas du ministre de la Communication qui avait saisi l’occasion du traitement par la presse des évènements du 12 novembre 2007 pour se risquer à un cours magistral de journalisme. Le fait que la seule réaction officielle diffusée dans les médias jusqu’à mercredi proviennent du chef d’Etat major des armées nous rappelle fort opportunément, monsieur le ministre de la Communication, que l’armée est résolument la Grande muette et que les civils qu’il y a en son sein, le ministre de la Défense en l’occurrence, en ont bien plus conscience que les hommes en treillis au point de faire preuve d’un silence de cimetière pour des faits aussi grave. Et pourtant, ils font feu de tout bois dès lors qu’il s’agit d’une tentative factice de coup d’état.

Parmi les morts de dimanche dernier, que la version officielle donne pour blessés et enlevés par "les pirates" qui ont remplacé "les assaillants" de novembre, une autorité administrative dans l’exercice de ses fonctions. Le ministre de l’Administration territoriale, si prompt à se muer en procureur devant les médias quand il faut faire porter le chapeau de l’instigation des émeutes de février dernier à quelques politiques (Fru Ndi, Paul Eric Kingue…), n’a pas cru nécessaire de publier un communiqué sur les évènements de Mbenmong qui permettent de dégager une constante. Les forces camerounaises sont à chaque fois tombées dans un guet-apens tendu par des personnes qui ont toujours eu la bonne information et se sont embusquées où il fallait et quand il fallait avec un effet de surprise garanti. L’ennemi est-il dans la maison ?

Si aujourd’hui la hiérarchie militaire soutient que ces actions relèvent du terrorisme international, il est plus que jamais temps de retirer des rues ces forces spéciales qu’on voit encore par intermittence à Douala et Yaoundé et qui avaient été mise à contribution pour canarder des manifestants aux mains nues fin février 2008, pour les masser où toute leur expertise sera requise pour pacifier une partie du territoire. Comme elles s’emploient déjà à le faire avec les coupeurs de route à l’Est et dans le Grand Nord. Mais au-delà de l’équation sécuritaire, il faut un agenda lisible sur ce que les gouvernants entendent faire pour matérialiser au plus vite la camerounité de Bakassi. Un projet d’envergure visant à y installer en masse des populations camerounaises s’impose pour mettre en valeur ce pan du territoire comme cela s’est fait dans le passé avec des cas comme la plaine de la Bénoué ou la vallée du Nkam.


Source: Quotidien Mutations


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