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Cahier d'une touriste américaine : Un voyage grandiose - et terrible - au Cameroun
(22/05/2012)
Une Américaine a visité cinq des dix régions camerounaises avec son mari et son fils. Elle en garde de très bons, et de moins bons souvenirs.
Par Lisa Miller

« Comment était votre voyage » ? Même quand nous étions au Cameroun, en train de manger la chèvre, assis à six dans un bus sur une place prévue pour trois ou en train d’enfoncer nos orteils dans du sable couleur cacao, je me demandais comment mon mari et moi allions répondre à la question.

Ma meilleure réponse serait que notre séjour en Afrique a représenté les trois meilleures et pires semaines de nos vies. Nous étions mentalement préparés à visiter un pays du tiers monde. Gary et moi nous disions que nous allions affronter la chaleur et l’humidité pendant trois semaines sans voir Desperate housewives. Nous avons fait de la randonnée et de l’autostop, avons vu de magnifiques chutes d’eau et une pauvreté à briser le cœur, but l’eau au goulot et dormi sous des moustiquaires. En plus, nous avons manqué de cubes de glace et de plomberie interne.

Nous avons été effarés de descendre de l’avion à Yaoundé et de voir notre plus jeune fils, Max, qui nous avait quitté pour rejoindre les Gardiens de la paix. Son ancienne coupe de cheveux rasée pour combattre la chaleur, il portait un pagne africain fait maison et arborait un large sourire qui a rendu en un instant valables nos 24 heures de voyages.

Pas exactement de grands voyageurs, nous avons pris une bonne décision en choisissant de passer nos deux premières nuits à l’hôtel Hilton dans la capital. Avec des bains chauds et un room service, ce n’était pas le vrai Cameroun, d’après mon mari. De là nous sommes allés à Edéa, où les choses sont devenus réelles. Voici quelques aperçus, bons, mauvais et rebutants de notre voyage à travers cinq des dix régions en Afrique Centrale.

1. Amusés et presque fiers, nous avons écouté Max négocier le prix de tout, du poisson braisé au Coca et à la Guinness. Il l’a fait en Français avec des Camerounais souriant qui pensaient qu’on était riches parce qu’on était des Américains. Ces négociations – ou discussions, comme il l’appelait – allaient jusqu’à combien il fallait payer pour des voyages en moto, le moyen de transport principal à Edéa.

Un jour nous avions pris quelques babioles pour son appartement, mais il ne semblait pas arriver à un accord avec les mototaximen. J’ai suggéré qu’on aille à pied. Après un moment de marche pénible à travers la route escarpée et sale dans la chaleur les bras chargés, Gary a demandé combien les chauffeurs avaient demandé en plus. Quand Max a répondu qu’ils voulaient 30 cents (ndlr : 200 francs CFA), la marche est devenue plus pénible. Mais il a expliqué que c’était le principe et que les Gardiens de la paix ne veulent pas être taxés plus que les Camerounais et qu’ils ne gagnent pas tant que ça et doivent compter chaque centime, et ça a paru moins triste.


2. La nourriture a été un grand moment de notre aventure. Nous avions 8 boites de cookies et autres grignotages dans nos affaires, mais voulions goûter à peu près tout. Gary et moi adorions le schwarma, une sorte de gyroscope grillé fait à partir de chèvre, épicé avec du piment et accompagné de frites françaises. Les Camerounais adorent leur nourriture, sans doute parce qu’ils sont si copieux. Nous avons aussi festoyé avec des spaghettis omelette, du poisson avec leurs yeux intacts, de la mangue, des croissants et des arachides grillés. Dans les montagnes à un dîner organisé par l’un des collègues de Max, nous avons apprécié entre autres chose, la sauce d’arachide, un dérivé de banane et du koki, une sorte de gâteau à la patate douce. Nous n’avons pas été si effrayés par le nkui, qui peut seulement être décrite comme une substance visqueuse. Un autre plat de poisson qu’on m’a servi dans un restaurant à Edéa avait l’air effrayant, mais s’est avéré délicieux.

L’adage de ne jamais juger un livre à sa couverture s’est avéré vrai dans un restaurant dans la ville de Kribi. Le chef souriant est sorti de la cuisine pieds et torse nus, vêtu d’un tablier au dessus de son maillot de bain. Mince ! Cette homme était une violation ambulante des consignes sanitaires. Pourtant, le barracuda qu’on m’a servi dans ce restaurant est sans doute l’un des meilleurs plats que j’ai jamais mangés. Nous avons cependant passé notre tour sur les termites et le porc-épic. Les deux sont réputés délicieux, mais je vais me contenter de croire Max sur parole.

3. L’arrivée d’eau dans cet endroit un coup marchait, un coup de marchait pas. Un soir alors que nous étions dehors dans le porche en train de partager nos cookies avec les enfants du voisinage et en train d’écouter du Frank Zappa, il s’est mis à pleuvoir. Gary a pris son shampoing et son savon et s’est rapidement lavé. J’ai lavé ma face et j’ai dansé avec les enfants sous la pluie. D’après Max, c’est l’un de ses moments les plus surréalistes au Cameroun.

4. Comme l’eau qui marche, le transport est une chose que nous avons appris à ne pas prendre pou acquis. Les routes de trafic étaient plus une suggestion qu’une règle, avec les voitures et les motos sortant de partout avec un signal « me voici » plutôt qu’un avertissement pour signifier de dégager la voie. La plupart des gens n’ont pas de voiture, donc ils vont à pied ou empruntent l’une des motos omniprésentes qui portent parfois toute une famille. Ou alors, il empilent 4 personnes à l’arrière d’une vieille voiture, 2 sur le siège passager et il y a même un « petit chauffeur » qui partage le siège du conducteur. Ou alors, ils remplissent les bus qui ne démarrent pas avant d’être pleins. Ça veut dire remplis ou surchargés, ça dépend du point de vue.

la plupart des bus que nous avons plus n’avaient pas l’air conditionné, les fenêtres étaient toujours fermées et les passagers cuisaient à l’intérieur, étant le double ou le triple de ce qu’un bus de même taille pourrait porter aux Etats-Unis. Une chèvre attachée a même été l’un de nos co-passagers.

Mon mari, mécontent du fait que les installations et du fait que nous partagions un petit siège plus adéquat pour un bébé, a manifesté le désir de rejoindre la chèvre sur le toit. J’ai d’ailleurs été d’accord que c’aurait été une bonne place pour lui pour voyager.

5. La plupart des Camerounais que nous avons rencontrés étaient amicaux et gracieux. Ceux qui m’ont agressée, un peu moins. Nous marchions sur une route sombre et étroite après le dîner avec quelques camarades de Max quand j’ai soudain senti un coup sec sur mon sac à main. « Eh, mon passeport est dedans », est la dernière chose à laquelle je me rappelle avoir pensé. Apparemment, les voleurs étaient à moto et quand je me suis accroché, j’ai été renversée et assommée avant qu’ils ne fuient. Je ne me rappelle pas avoir cogné le sol. Je me suis retrouvée avec une bosse à la tête, des bleus aux pieds et un bras blessé qui n’est toujours pas remis d’ailleurs, et mon passeport.

6. Je pensais qu’aller au Cameroun avait été rude, considérant le fait que nous avons eu sept piqûres chacun, acquis une invitation officielle dans le pays et sommes passés à travers d’autres ennuis. Sortir du pays n’était pas non plus une partie de pique-nique. Nous avons raté notre vol de départ à cause de la navette qui nous a amenés à l’aéroport trop tard pour enregistrer nos bagages, bien que nous avions plus d’une heure avant notre départ. Le jour d’après nous sommes allés à l’aéroport avec 4 heures d’avance et avons pu passer les services de sécurité avec seulement 10 minutes de marge. Morale de l’histoire : si nous n’avions pas tout réservé via une agence de voyage, nous serions probablement toujours au Cameroun.

Après trois semaines et un jour en Afrique, la Statue de la Liberté a eu l’air réellement fabuleux quand nous sommes rentrés. Notre garçon nous manque, mais nous sommes fiers du travail que lui et ses collègues Gardiens de la Paix volontaires accomplissent en tant qu’ambassadeurs dans le vrai Cameroun.


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