Nouveau rebondissement dans l'affaire Epervier
Ce magistrat de 4e grade, qui était il y a quelques jours encore la toute puissante présidente du tribunal de grande instance du Mfoundi, cède son fauteuil à Schlick Gilbert, lui aussi magistrat de 4e grade. Pendant près de 10 ans, Mme Noah a présidé les audiences des affaires historiques de détournements de fonds publics. C’est elle qui mena les débats en 2000 sur l’affaire impliquant Vincent Onana. Madame Noah l’avait déclaré non coupable pour faits non établis. Par contre, l’ex ministre des Postes et télécommunications, Mounchipou Seidou et ses principaux coaccusés, l’ex Dg du Feicom Emmanuel Gérard Ondo Ondo et autres, tout comme Gilles Belinga et les accusés de l’affaire Sic, et très récemment Boto’o a Ngon, Emmanuel Edou et les protagonistes de l’affaire Crédit foncier, n’ont pas eu la même veine. La juridiction que présidait Mme Noah a été sans pitié pour eux. Avec des condamnations jugées spectaculaires. Cependant, l’on pense que le départ de Mme Noah du Tgi du Mfoundi serait un désaveu, à la suite des condamnations en appel de plusieurs accusés de l’affaire Feicom qu’elle avait libérés en instance.
Comme dans le Mfoundi, une autre juridiction ayant géré un des dossiers de l’Opération Epervier ces dernières années change de chef. Il s’agit du tribunal de grande instance de Wouri. Désormais, c’est Mme Ngo Moutngui Esther qui était sous directeur des droits de l’homme à la direction des Droits de l’homme et de la coopération internationale au ministère de la Justice qui en est désormais la présidente. Elle remplace à ce poste Mougnol à Mboussi, nommé avocat général au parquet général de la cour d’appel du Centre. Mougnol à Mboussi est le magistrat qui a condamné Alphonse Siyam Siwé et Edouard Etonde Ekoto, respectivement anciens directeur général et président du conseil d’administration du Port autonome de Douala.
Statut quo au parquet
Par contre, les deux parquets qui instruisent essentiellement les dossiers relatifs à l’Opération Epervier n’ont pas connu de chamboulement. A Yaoundé, Ntamack fils reste le tout puissant procureur de la République près le tribunal de grande instance du Mfoundi. Il aura comme collaborateurs directs 8 substituts. Dont le magistrat de 3e grade Ndanga Dogoua Christian, celui-là même qui était assis au banc du ministère public lorsque l’affaire Feicom était en débat au tribunal de grande instance du Mfoundi. Ndanga Dogoua Christian est désormais soulagé d’une polémique qui avait entouré son cumul de fonction. Il était à la fois substitut du procureur au tribunal de grande instance du Mfoundi et juge, puis juge d’instruction au tribunal de première instance de Yaoundé Ekounou. Au tribunal de grande instance du Wouri, Amadou Souley reste en poste comme procureur de la République. Il travaillera avec 5 substituts. Dont entre autres les magistrats Dikosso Massango David, et Djombi Soppo Aimé Paul, qui viennent respectivement de Banyo et Yabassi où ils ont occupé les fonctions de juge et de juge d’instruction.
Ainsi, que ce soit à Yaoundé où à Douala, les deux parquets singulièrement concernés par l’Opération Epervier et autres dossiers relatifs à la corruption et au détournement de deniers publics ont respectivement connu des renforcements en terme de nombre supplémentaires de juges d’instruction. En choisissant d’appeler à d’autres fonctions les anciens présidents des tribunaux de grande instance du Mfoundi et du Wouri, Paul Biya, le président du Conseil supérieur de la magistrature, entend probablement donner du sang neuf aux juridictions qui vont ouvrir les débats sur les nouvelles affaires de l’Opération de lutte contre la corruption et le détournement de deniers publics.
Source: Le Messager
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