Guy est installé au secteur du marché appelé " montée Renault ". Comme de nombreux vendeurs ici, il s'est trouvé une place sur le trottoir le long de la clôture d'un chantier de construction de boutiques. Quelques mètres plus loin, un autre chantier et le même spectacle.
Sur les deux sites, on dénombre 55 boutiques. Ces bâtiments sont aujourd'hui la source des inquiétudes chez les commerçants qui vendent aux abords des chantiers. Pour la plupart, ils se présentent comme les personnes à qui sont destinées les boutiques. Le week-end dernier, des commerçants, constitués en un collectif ont d'ailleurs exprimé leurs plaintes sur les ondes d'une radio de Yaoundé. "Les travaux sont déjà terminés dans la majorité des boutiques. A notre grande surprise, elles sont en train d'être données à des inconnus. Chaque jour, l'ingénieur de construction leur fait visiter les locaux", déclare Guy Ndzana.
Un autre membre du collectif des commerçants soutient que : "Lorsque les travaux commençaient en juillet 2007, le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé nous avait assuré que les boutiques étaient destinées aux personnes dont les comptoirs ont été détruits. Il s'agit de nous, qui sommes ici depuis des années. Il y a plus de 15 ans, cet endroit était abandonné et envahi par les herbes. C'est nous qui l'avons aménagé".
Selon les explications des commerçants, le délégué du gouvernement, Gilbert Tsimi Evouna, avait cependant décidé que chaque commerçant souhaitant intégrer un local devait verser la somme de 1.000 000 de Fcfa. 16 vendeurs, disposés à payer, ont rencontré Rose Zang NGuele, l'un des adjoints du délégué chargé des marchés, qui leur a demandé d'attendre. D'autres ont versé le million requis auprès du régisseur du marché, Paul Effa, qui leur a délivré des reçus.
Parmi eux, Ghislain Donfang, propriétaire d'un comptoir d'alimentation et de produits cosmétiques et Gustave Lazou, vendeur de médicaments. Quatre vendeuses de friperie soutiennent chacune avoir déposé auprès du régisseur une demande d'acquisition d'une boutique, accompagnée d'une somme de 15. 200 Fcfa. Aujourd'hui, tous ces commerçants se disent las d'attendre. Surtout que Mme Zang Nguele déclare : "Je suis dépassée par ce dossier. Je ne sais pas quand les boutiques ont été attribuées". Face à cette situation, ceux qui désirent encore verser les 1.000.000 de Fcfa ne savent plus vers qui s'adresser.
Le régisseur du Marché Mfoundi, Paul Effa, reconnaît avoir perçu l'argent de certains commerçants. Il explique que "Les boutiques sont la propriété de la Communauté. Le million représente juste une avance de loyer. La Cuy n'a pas encore réceptionné le chantier. Une fois que ce sera fait, une liste des commerçants bénéficiaires sera publiée. N'auront un local que les personnes enregistrées à la Communauté comme ayant versé leur argent. Car chaque fois que j'ai perçu de l'argent, je l'ai reversé au niveau du secrétariat du délégué contre un reçu que j'ai remis au vendeur. Au niveau de la Communauté, j'ai été instruit d'arrêter de recevoir l'argent car, le quota a été atteint ".
Paul Effa ne reconnaît pas le cas des dames qui affirment avoir déposé une demande et 15.200 Fcfa. Il invite d'ailleurs les commerçants à ne pas tomber dans le piège des arnaqueurs qui profitent de la situation pour sévir. Le régisseur déplore que dans le marché, "tout le monde se revendique comme premier occupant du site".
Source: Le Jour Quotidien
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