La conjoncture mondiale a contribué à une baisse de la croissance en Afrique subsaharienne
La courbe des prix des produits pétroliers n’a pas échappé à cette tendance haussière. Ce qui a d’ailleurs été à l’origine des émeutes dites de la faim dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne. “ Au cours des six premiers mois de 2008, le taux d’inflation moyen des prix à la consommation en Afrique subsaharienne est passée de 9 à 15%, principalement parce que l’inflation des prix alimentaires a bondi de 10 à 20% et celle des prix des combustibles de 12 à 19% ”, lit-on dans le rapport 2008 sur les perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne du Fonds monétaire international (Fmi).
L’inflation est une situation caractérisée par une hausse généralisée, durable et plus ou moins importante des prix. Cette hausse a un impact important sur les couches sociales les plus défavorisées. “ La hausse des cours des produits alimentaires et pétroliers pourrait aussi entraîner une augmentation sensible des taux de pauvreté dans un certain nombre de pays (…) Par exemple, au cours des sept premiers mois de 2008, le cours du riz sur les marchés mondiaux a augmenté de 111%, celui du blé de 89%, celui du maïs de 48%, et le cours des combustibles de 64-82% avant de redescendre récemment ”, affirme le rapport qui prévoit que “ l’impact de la hausse des prix des denrées alimentaires pourrait être particulièrement marqué en Afrique subsaharienne ”.
Conjoncture internationale
Le rapport du Fmi relève un “ ralentissement de la croissance mondiale et les turbulences financières dans le monde ”. La conséquence directe est : le ralentissement de la croissance et la volatilité des cours des produits de base. “ Dans un environnement mondial de plus en plus défavorable, la croissance économique de l’Afrique subsaharienne devrait ralentir en 2008 et 2009 pour s’établir autour de 6%, contre 6,5% en 2007 ”.
Le Fmi suggère aux pays africains d’adopter des politiques leur permettant de tirer parti de la conjoncture internationale, de préserver la stabilité macroéconomique…Mais, la question qui se pose est celle de savoir si les pays africains ont encore besoin du Fmi pour sortir de la pauvreté et du sous-développement. Lors de la présentation de ce rapport à Yaoundé le 24 octobre dernier, Babissakana, du cabinet Prescriptor, a affirmé que “ le Fmi a une image négative en Afrique ”. Et que les gouvernements d’Afrique s’accrochent au Fmi pour se justifier. Alors que le Fonds s’accroche aux gouvernements sans que la nécessité ne soit évidente. “ Il n’est plus utile que le Fmi soit présent en Afrique ”, martèle Babissakana. Ce d’autant que le Fmi se montre agressif dans les pays sous-développés et discrets dans les pays industrialisés en cas de difficultés. En cette période de crise financière internationale, les pays concernés ont bâti leur plan de sauvetage en dehors du Fmi. Ce qui n’est pas toujours le cas avec les pays d’Afrique. Lorsqu’ils sont confrontés à des difficultés économiques endogènes, ils ont recours aux propositions de solutions exogènes. Même si celles-ci s’avèrent inopérantes.
Source: Le Messager
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