Jean Marie Atangana Mebara
L'ancien secrétaire général à la présidence de la République Jean-Marie Atangana
Mebara a été convoqué hier par le juge d'instruction en charge de l'affaire pour
laquelle il est interpellé depuis le 06 août 2008. Mais de diverses sources,
Mutations a pu apprendre que M. Atangana Mebara ne s'est pas finalement rendu au
bureau du juge d'instruction au tribunal de grande instance du Mfoundi à Yaoundé
ce jeudi 12 février 2009.
Au quartier de la justice qui se trouve au centre de la ville, l'ancien proche
collaborateur du président de la République que diverses sources attendaient ne
s'est donc pas présenté et, selon des sources pénitentiaires, Jean-Marie
Atangana Mebara s'est fait porter pâle. " C'est bien son droit de ne pas sortir,
nous ne pouvons pas l'y obliger parce que nous avons reçu le mandat d'extraire
de la prison le concerné qui a dit qu'il est malade ", a indiqué à Mutations le
régisseur de la prison de Kondengui, Francis Nkemanda.
Mais, dans l'entourage de l'ancien ministre de l'Enseignement supérieur
incarcéré, l'on ne cache pas qu'il sera désormais difficile de répondre aux
convocations du juge instructeur sans valider une violation de la loi. " Mon
client [Jean-Marie Atangana Mebara, Ndlr] a été placé en détention préventive le
06 août 2008. Le 06 février dernier correspondait à la fin de la période légale
durant laquelle il pouvait être retenu ", a dit en substance Me Claude Assira,
l'un des avocats de l'ex-secrétaire général à la présidence de la République.
En rappelant que six mois constituent le laps de temps dans lequel le nouveau
code de procédure pénale cantonne la détention provisoire, la défense de
Jean-Marie Atangana Mebara ne s'empêche pas de souligner que le mandat de
détention aurait pu être prorogé conformément à la loi. Apparemment, cela ne
s'est pas fait. Jean-Marie Atangana Mebara n'aurait pas encore appris du juge
qu'il devait séjourner quelque temps encore en prison, le temps qu'il
approfondisse son enquête.
D'ailleurs, à ce sujet, l'affaire n'aurait pas sensiblement avancé. Tout juste
apprend-on de sources judiciaires que, Hubert Otele Essomba, interpellé dans la
foulée de l'arrestation de M. Atangana Mebara, a été entendu hier par le juge
d'instruction. M. Otele Essomba, directeur général adjoint d'Apm, une société
qui devait superviser les investissements publics camerounais dans le secteur de
l'aéronautique, sous le regard du secrétariat général de la présidence de la
République, pourra-t-il édifier davantage son compagnon d'infortune sur ce que
leur reproche la justice ?
L'on se souvient cependant que quelques perquisitions avaient été effectuées
chez M. Atangana Mebara à la fin de l'année dernière.
D'anciens dirigeants de la Camair tels que Yves Michel Fotso et l'administrateur
directeur général de la Société nationale des hydrocarbures (Snh) avaient
également été entendus par la police qui attendait le témoignage de Marafa
Hamidou Yaya, ex-secrétaire général à la présidence de la République et actuel
ministre de l'Administration territoriale. Un éventail de hautes personnalités
qui témoignent de l'importance d'une affaire où les sources policières parlent
de surfacturation présumée dans la location d'un aéronef pour le compte de
voyages présidentiels. Mais comment avancer dans une telle affaire lorsque
l'accusé peut désormais - comme dans le cas des détenus pour le meurtre du
militant Sdf Grégoire Diboulé - réclamer sa remise en liberté avant tout autre
acte de procédure.
Source : Mutations
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