Un réseau démantelé en Suisse
La police cantonale a annoncé hier la réussite d’un vaste coup de filet opéré
dans le milieu des trafiquants de drogue. L’enquête a démantelé un réseau par
lequel ont été écoulés en Suisse 33 kilos de cocaïne durant ces derniers mois,
pour un chiffre d’affaires au détail qui atteint 3,3 millions de francs.
Cinq personnes d’origine africaine ont été arrêtées, dont la tête de la filière
qui résidait en Hollande. La brigade des stupéfiants a ainsi collaboré avec les
polices hollandaise et française.
Tout a débuté fin avril 2008 dans le TGV Paris-Lausanne, à la hauteur de
Vallorbe. Deux jeunes femmes avec un bébé sont assises en 1re classe. Elles sont
trop chaudement vêtues pour la saison, s’étonne une patrouille de
gardes-frontière. Et pour cause.
Vérifications et fouilles faites, de la cocaïne est découverte sous les
vêtements des dames à même la peau et dans les langes du bébé. Ces deux
Camerounaises, âgées de 30 ans, ont ensuite aisément avoué avoir dissimulé de la
drogue dans leurs parties intimes et dans l’estomac. Elles sont remises à la
police vaudoise qui les conduit au CHUV pour y subir le traitement laxatif de
circonstance: en tout, elles ont 2 kilos de substance illicite.
Détenues dans le canton
Ce n’est pas leur premier coup. En effet, elles ont reconnu avoir été impliquées
dans plusieurs autres transports de cocaïne pour le compte d’un couple africain
résidant en France et en Hollande. Elles sont aujourd’hui détenues dans le
canton, la mère et le bébé se trouvent ensemble à la prison de la Tuilière, à
Lonay.
Dès cette première arrestation, le réseau s’est effondré peu à peu. Une autre
jeune mère camerounaise, une troisième mule domiciliée en France, a été arrêtée
au début juillet 2008 à Genève, suite à un mandat d’arrêt délivré par le juge
vaudois. Elle a reconnu travailler pour le même couple opérant à Rotterdam et
Paris.
Son enfant âgé de 4 ans lui, ne pourra pas rester en détention avec elle. Il a
été placé en famille d’accueil par le Service de la protection de la jeunesse.
«Les enfants sont souvent utilisés pour transmettre une image rassurante»,
précise encore Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la police cantonale.
De la Hollande en Suisse
Les responsables du réseau ont été arrêtés mi-septembre, un Nigérian de 37 ans à
Rotterdam avec 3 kilos de cocaïne et sa compagne camerounaise de 32 ans,
appréhendée simultanément dans la banlieue parisienne. «C’est un bel exemple de
collaboration. Les interpellations des responsables se sont réalisées en
simultané», s’est réjoui Jean-Christophe Sauterel.
Les enquêteurs ont pu recomposer le modus operandi de la filière: les femmes
étaient recrutées dans la banlieue parisienne avant d’être dirigées vers la
Hollande pour ingérer la cocaïne. Elles se rendaient ensuite en Suisse en train
via Paris, où elles devaient remettre la drogue à des inconnus. Pour brouiller
les pistes, les commanditaires changeaient les lieux de livraison et les mules
ne recevaient qu’en dernière minute les informations sur leur destinataire.
Chaque transport leur rapportait 1500 euros, soit 2300 francs suisses. Une
procédure d’extradition est en cours avec la Hollande pour le grossiste
nigérian, alors que sa compagne camerounaise sera jugée en France. Source :
24heures.ch
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