L’Acat-Littoral, chef de file de la Maison des Droits de l’Homme du Cameroun (affiliée à la Fidh, membre Sos Torture de l’Omct, Fiacat, Ccfd, Pcpa) venons, suite à nos enquêtes et informations de sources diverses et concordantes, le Vendredi 29 Février 2008, en début d’après-midi :
1) Toutes les cellules de gendarmerie et de police de la ville de DOUALA, seraient archi pleines de citoyens arrêtés durant les cinq jours : (casseurs, manifestants et des personnes arrêtées injustement) ;
2) Au vue l’ampleur des évènements, il nous est impossible de donner le nombre exact des personnes tuées par balles et des blessés graves
- Deux (02) au feu rouge BESSENGUE ;
- Trois (03) au quartier AKWA ;
- Cinq (05) au quartier NEW BELL ;
- Plus quarantaine au quartier NDOG PASSI (village) ;
- Une vingtaine au quartier BONABERI ;
- Cinq (05) au quartier BONAMOUSSADI ;
- Huit (08) dans la zone de LOUM, NJOMBE-PENJA
- etc.
3) Lors d’un passage à la Division Provinciale de la Police Judiciaire du Littoral, à la recherche d’un disparu, on a pu identifier un important lot de vêtements abandonnés, ce qui laisse penser à des arrestations massives ;
4) L’on observe également des transports massifs de personnes interpellées conduits à des endroits inconnus, à des heures tardives et au petit matin ;
5) L’on constate par ailleurs de nombreuses familles sont à la recherche de leurs proches ;
6) L’on observe des actes de torture et traitements inhumains des passants interpellés (bastonnade, à l’aide des crosses d’armes, les piétinements avec leurs chaussures militaires, par endroit, les passants, femmes et hommes, même les jeunes filles et les mamans, on les fait asseoir par terre, ils font des centaines de mètres à genoux, etc…) dans la chaussée aussi, lors des transports des personnes interpellées, publiquement à bord de leurs camions et cars ;
7) L’on observe au camp de gendarmerie de MBOPPI à DOUALA, des dizaines de personnes arrêtées assises à même le sol sous les intempéries, l’accès y est interdite (visite familiale, conseil, bref amis), de surcroît, pas à manger, ni à boire… ;
Tout ceci, nous pousse à redouter des disparitions ou autres exécutions extra-judiciaires. Face à cela, nous sommes inquiets pour toutes ces menaces de disparitions, d’assassinats et d’exécutions extra judiciaires.
L’Acat-Littoral condamne les manifestations violentes mais nous souhaitons que toutes ces personnes interpellées soient protégées par les dispositions du Code de procédure pénale en vigueur au Cameroun et des autres instruments internationaux signés et ratifiés par l’Etat camerounais, enfin que ces personnes arrêtées puissent être jugées selon la loi sachant que parmi il y a des innocents des personnes arrêtées arbitrairement.
Madeleine AFITE
Coordinatrice de l'ACAT-Littoral &
de la Maison des Droits de l'Homme du Cameroun
Boîte Postale: 213 Douala - Cameroun
Téléphone: +(237) 334 04 296 / 998 65 486
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