Depuis de nombreuses années, le président camerounais a habitué le peuple à 3 discours annuels savamment préparés : le discours à la jeunesse le 11 février, le discours de la fête nationale du 20 Mai et celui de fin d'année, le 31 Décembre.
Hier pourtant, Paul Biya est sorti de ses sentiers battus, donnant une interview en marge de son déplacement aux Etats-Unis pour un sommet avec d'autres présidents africains, et s'exprimant sur le sujet du moment, Boko Haram.
Au début, le président a été rassurant, impliqué, détaillant les mesures prises pour endiguer la menace et affirmant son soutien et sa compassion aux populations de l'Extrâme Nord terrorisées par la menace du groupe armé. Et pour renforcer la confiance qu'il fallait avoir en les forces de sécurité camerounaises, a voulu rappeler qu'elles avaient maté plusieurs menaces dans le passé ; et a alors complètement dérapé.
Le président a tout bonnement pris les exemples des indépendantistes des années 60, oubliant qu'ils ont été pour certains écoutés à l'ONU et élevés au rang de héros national par l'Assemblée Nationale. Il a continué en parlant des villes mortes, qui n'étaient ni plus ni moins que des citoyens en mal de démocratie qui militaient pour le multipartisme et qui l'ont obtenu. Et qu'au passage, ils ont reçu plus de coups qu'ils n'en ont donné.
Voulant encore rassurer son peuple, le président camerounais a souligné que le Cameroun avait déjà affronté "ce même Nigeria" pour Bakassi. Un conflit qui s'est soldé pas par une victoire camerounaise, mais par une décision de l'ONU et une rétrocession dans la paix la plus totale. Le plus grave dans cette comparaison, c'est que Boko Haram n'est pas le Nigeria.
Un amalgame assez grave, digne de ceux à la mode ces dernières années qui assimilent musulmans et terroristes. Nul doute que le président nigérian appréciera.
Le discours du président
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