Alors que le tribunal de grande instance du Mfoundi a rendu, le 23 octobre 2008, une ordonnance de non lieu partiel et la main levée du blocage des comptes en faveur de Michel Thierry Atangana Abega, des sources concordantes indiquent que le secrétaire d'Etat à la Défense (Sed), Jean-Baptiste Bokam, vient de prendre des sanctions contre ce détenu. Parmi les mesures prises par le Sed, figurent la suppression toute possibilité de permission à M. Atangana Abega. De même, un contrôle strict est désormais opéré sur ses heures de visite à l'intérieur du Sed.
A l'origine de ces décisions du Sed, un incident survenu dans la matinée du 11 novembre 2008. Selon différentes sources en effet, Michel Thierry Atangana qui, du fait de son état de santé, bénéficie de facilités de soins après du corps médical qui le suit, a sollicité et obtenu une permission de sortie pour une formation sanitaire de la place.
A l'occasion, une escorte de quatre éléments dont le lieutenant Bilégué, lui est confiée. Avant la sortie du Sed, le lieutenent dira à ses deux collaborateurs, contre toute attente, de rester sur place. D'après les mêmes sources, à peine les grilles du secrétariat d'Etat à la Défense franchies, le lieutenant ordonne au chauffeur de prendre la route du consulat de France.
Une fois sur les lieux, le chauffeur recevra une autre instruction lui demandant d'aller attendre le détenu et le lieutenant Bilégué à l'hôpital. Intrigué par cette injonction, le chauffeur s'exécute mais pour rentrer au Sed. C'est sur le chemin du retour qu'il est interpellé, par téléphone, par la direction de la gendarmerie nationale probablement mise au parfum par un informateur, sur la présence de Thierry Atangana au consulat de France à Yaoundé. Son interlocuteur veut s'enquérir de l'endroit où il se trouve.
A cette interrogation, il répondra qu'il est en route pour le Sed et qu'il vient de laisser ses deux passagers au consulat de France. Les responsables ont-ils eu peur que le prisonnier ne rentre dans l'enceinte du consulat pour demander l'asile politique. Toujours est-il qu'aussitôt, des mesures ont été prises pour renforcer l'escorte autour de M. Atangana Abega, dans l'optique de le conduire finalement à l'hôpital pendant que M. Bilégué est mis aux arrêts.
Interpellé par les responsables en charge du dossier sur son "geste au moins déloyal", Michel Thierry Atangana a répondu qu'il s'était rendu au consulat pour répondre à une contrainte familiale l'y assignant à la signature de documents. Ses avocats auraient d'ailleurs, par la suite, produit les copies desdits documents.
Ce à quoi les enquêteurs rétorquent que le détenu aurait dû l'indiquer clairement lors de la demande de permission. Le lieutenant Bilégué, pour sa part, attendrait toujours d'être traduit devant le tribunal militaire pour "violation de consigne". Dans l'entourage du Sed, Jean-Baptiste Bokam, on confirme l'essentiel de ces informations. Sans en dire plus.
Source : Mutations
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