Le comandant Joël Emile Bankoui est gardé à vue dans l’enceinte du ministère de la Défense. C’est là que se trouve la prison militaire de Yaoundé. Selon des sources bien introduites, après son transfert dans la capitale en fin de semaine dernière, soit une semaine après le meurtre de l’inspecteur de police Mapuro Njifon dont il est reconnu comme étant l’auteur, la majorité des collègues de cet officier supérieur auraient souhaité qu’il soit interné au Secrétariat d’Etat à la défense.
Question de ménager leur camarade d’arme. “Quel que soit ce qu’on peut dire aujourd’hui, ce qui est fait est fait. Le commandant a tué un être humain. On ne peut pas nier cette réalité. Force doit revenir à la loi. Il doit répondre de cet acte. Mais il s’agit quand même d’un camarade qui a fait ses preuves dans les missions qui étaient les siennes. Seule la justice pourra dire après les enquêtes ce qui s’est exactement passé. Il s’agit d’une situation douloureuse. Parce que nous risquons de perdre en effet un homme de terrain dans la lutte contre le grand banditisme au Cameroun ”, explique un haut gradé de la gendarmerie nationale.
Dans l’entourage du secrétaie d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie, Jean Batiste Bokam, le commandant Emile Bamkoui est considéré comme “ l’un des hommes sûrs ” de la gendarmerie nationale au Cameroun. “ C’est un officier courageux qui savait prendre ses responsabilités au risque de sa vie. Dans les situations les plus difficiles, c’est à lui qu’on faisait appel. Et la hiérarchie n’était jamais déçue. C’était pratiquement une machine à tuer. Aujourd’hui il s’est retrouvé dans une situation où il tue la où il ne fallait pas. Cela doit nous amener, nous ses camarades, à réfléchir ”, commente une autre galonné de la gendarmerie.
Le comandant Bankoui est formellement interdit de visite. Il est aussi privé de communication, même avec ses proches parents qui vivent sa situation comme un deuil. A l’image de la famille de sa victime que le délégué général à la Sûreté nationale aurait rencontrée et à laquelle il a adressé des condoléances le week-end à Douala. L’enquête judiciaire ouverte depuis Douala va certainement se poursuivre cette semaine.
Il se dit que le secrétaire d’Etat à la défense Jean-Baptiste Bokam, depuis qu’il a été informé, s’est dit très peiné de voir qu’un officier aussi vaillant, faisant partie de ses hommes de confiance dans la lutte contre le grand banditisme, ait pu se mettre dans cette situation. Reste maintenant à la justice de dire le droit sans aucune pression.
Source : Le Messager
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