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L'affaire Fonkam Azu'u met le RDPC dans l'embarras.
S'y trouvaient aussi, l'un de ses adjoints, Grégoire Owona, et quelques autres cadres. Ici, comme ailleurs (Palais de Verre, service du Premier ministre et Palais de l'Unité), loin du discours officiel et des déclarations publiques, la nomination puis la révélation au grand jour des pratiques peu orthodoxes mettant en cause le secrétaire général adjoint de l'Assemblée nationale du Cameroun, membre du comité central du Rdpc et président de Elections of Cameroon (Elecam), Fonkam Samuel Azu'u, est un sujet de préoccupation.
Raison pour laquelle des têtes couronnées du parti au pouvoir se concertent depuis quelques jours autour du principal animateur de l'administration du Rdpc: René Emmanuel Sadi. Au centre des discussions qui se tiennent aussi bien dans les milieux formels qu'informels du parti et de l'Etat, il était question de peaufiner la stratégie de communication en guise de riposte (débutée à la Crtv radio depuis le 13h le même jour) aux informations rapportées par votre journal au sujet du trafic des documents mettant en cause M. Fonkam Azu'u. Mais aussi, d'éplucher des voies et moyens pouvant aboutir à la sortie de crise. Sur le premier volet du travail à faire, l'on a noté le résultat à travers les médias d'Etat (audio visuels et écrits) et quelques autres publications du même bord politique. Le camp du pouvoir n'a pas manqué d'approcher d'autres confères.
Sur le second aspect, différentes hypothèses de travail ont été émises. Elles circulent actuellement aussi bien parmi les membres des instances dirigeantes du parti qu'au sein du landerneau où différents courants s'affrontent au sujet même du choix de Fonkam Samuel Azu'u comme président du conseil de Elecam.
Dénégations
Parmi les idées émises, suggestion a été faite de susciter la démission du président d'Elecam dont les pratiques devenues courantes aussi bien à la présidence de la République, où il fut chargé des Missions qu'à l'Assemblée nationale où il est Sga, malgré les dénégations de certains sur les ondes et colonnes des médias d'Etat, laissent perplexe. Ce d'autant plus qu'au rang des révélations qui accablent, il s'avère qu'il a lui-même accompagné son neveu à l'aéroport de Nsimalen le 26 décembre dernier, qui faisait partie des quatre jeunes gens interpellés. Lequel était en possession d'un ordre de mission de l'Assemblée nationale. Avec fébrilité, au cours de la journée de mercredi dernier, 14 janvier, comme d'ailleurs hier 15 janvier 2009, le téléphone a beaucoup sonné entre les acteurs ayant reçu la charge de la gestion du dossier. D'autant que, selon des sources dignes de foi, c'est M. Fonkam Azu'u qui, le premier, a déclenché les hostilités mardi dernier juste après le journal de 13h à la Crtv radio.
Le président controversé d'Elecam a tenu à dire son indignation au directeur général de la Cameroon Radio and Television, Amadou Vamoulké, au sujet de la manière dont Guy Roger Eba'a avait relaté les faits relatifs à l'arrestation de Gana Franline Ndagha, Cyrile Kpuye, Jc Akina et Dominic Nkongho Ewang, le 26 décembre 2008. L'ire de Fonkam Samuel Azu'u venait de ce que le texte du journaliste concordait avec le récit du quotidien Mutations. Ce qui ne faisait pas bien aux yeux de l'opinion, selon lui. Sur l'évolution de l'enquête, des informations densifient le dossier sur les pratiques bien connues des milieux du parti et de certains responsables au sein de l'establishment du mis en cause dont le sort aujourd'hui fait jaser.
Des cadres à la présidence de la République se rappellent, par exemple, du coup, de l'usage qu'il fit de la "régie", sorte de budget spécial dont il eut la charge lors des travaux de rédaction du projet de rédaction de la constitution finalement promulguée en 1996. Exclamation de l'un d'eux: " La justice immanente existe! FonkamAzu'u paie directement ou indirectement le prix de ses exactions à travers ce qui lui arrive ".
Nommé à l'Assemblée nationale, le Sga a multiplié, à écouter certains de ses collaborateurs, des actes du même genre. Ici également, en dépit de la langue de bois de certains responsables, on le dit impliqué dans un réseau de faux documents, raison de sa suspension de signature à l'Assemblée nationale. Suspension intervenue bien avant même que l'affaire du trafic de faux ordres de mission ne soit révélée.
Source: Quotidien Mutations
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