La défense ne semble pas être prête dans l'interminable affaire Djomo Pokam.
Le procès des huit personnes accusées de meurtre ou de complicité de meurtre dans l'affaire Djomo Pokam, rendra-t-il son verdict un jour ? C'est la question que se posaient les personnes présentes hier à la salle 4 du Tribunal de grande instance (Tgi) du Mfoundi, après que la cour ait reporté l'audience au mercredi 22 avril prochain. Parlant au nom des avocats de la défense, Me Zam a indiqué que la défense n'est pas prête à commencer sa plaidoirie parce que, souligne-t-il, ils (les avocats) n'ont pas pu étudier le dossier en profondeur, notamment les rapports d'autopsie et de criminologie. Ce qui n'a pas été du goût du procureur de la République. " Nous sommes étonnés que la défense dise ne pas être prête. Est-il besoin de signaler que les pièces sont acquises au dossier ? ", s'est insurgé ce dernier.
Allant jusqu'à accuser la partie d'en face de " faire traîner la procédure ", alors que " nous voulons que l'affaire avance ! ", ajoute-t-il. Recommandant également aux juges " que le renvoi, s'il est concédé, soit ferme ". Se voulant conciliante, la présidente du tribunal a estimé qu'il n'était point besoin de parler de "lenteur", encore moins de dire qu'une des parties veut " faire traîner le procès ". " Nous voulons tous que la lumière soit faite sur cette affaire ", a-t-elle déclaré, avant d'annoncer la suite des débats à la semaine prochaine, sur un ton désolé. Une nouvelle qui n'a pas réjoui les six prévenus présents dans le box des accusés. L'un d'entre eux a exhalé un soupir (de frustration ?) tandis qu'un autre a secoué la tête, comme pour marquer son impatience de voir le procès arrivé à son terme.
Déjà, le mois dernier, le procès avait été reporté à deux reprises à cause de l'indisponibilité de deux des membres de la collégialité. Avant de reprendre le 8 avril dernier. Pour un nouveau report. A la dernière audience, le ministère public avait déposé le rapport d'audition des témoins, présenté les chefs d'accusation qui pèsent sur les prévenus et demandé que des "sanctions" soient prises contre ceux-ci. " En dépit des faits qui se sont passés avec des preuves a l'appui, il est établit que la victime, M. Djomo Pokam, a été défénestré à partir d'un étage du Hilton le 21 août 2006. Il est aussi établi que la victime ne s'est pas suicidée, mais a été assassinée ", a conclut le procureur. Mercredi 22 avril prochain, sauf un autre report, ce sera donc à la défense plaider.
Source: Quotidien Mutations
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