Jean Marie Atangana Mebara, ancien Sg de la présidence
Du nouveau dans l’affaire Atangana Mebara : l’ancien secrétaire général a témoigné la semaine dernière à la barre dans le cadre de son procès, et a cité les noms du chef de l’Etat et celui d’Yves Michel Fotso.
Concernant le premier, il a affirmé avoir agi conformément aux instructions de Paul Biya lors du recouvrement des fonds qui devaient servir à acheter l’avion présidentiel : « J’avais reçu des instructions du chef de l’Etat pour mettre tout en œuvre pour recouvrer les sommes d’argent confisquées par Gia», comme le démontre selon lui un courrier adressé au Dg de Aircraft Portfolio Mangement : « J'accuse réception de votre courrier confidentiel en date du 06 mai 2003 et je voudrais vous informer que je suis d'accord avec votre proposition de ce que les fonds que détient actuellement Gia et qui sont destinés à l'achat d'un Aéronef soient sécurisés en les transférant dans le compte de la société Aircraft Portfolio Management.
Veuillez demander à Gia d'effectuer ledit transfert et tenez moi informé conséquemment.
»
Pour lui, il a toujours été question de récupérer les fonds qui avaient été saisis par Gia afin d’acheter comme prévu l’avion, les responsables ayant toujours affirmé que dès paiement, l’avion serait livré.
Il a déclaré ensuite qu’après investigation, lors de sa nomination au poste de secrétaire d’Etat, il s’est avéré que Gia n’avait transmis que 2 millions de dollars à Boeing pour l’achat de l’avion, les 29 millions restants étant évaporés.
Dans sa tentative de récupérer l’argent, il se serait alors heurté à une relative réticence d’Yves Michel Fotso, selon qui l’Etat aurait eu à payer de grosses pénalités en s’engageant dans un processus de récupération de la somme.
Plus tard, il s’est alors avéré, d’après les dires de ce dernier, qu’au vu de la lenteur du décaissement des 31 millions de dollars, qu’Yves Michel Fotso avait été obligé de laisser vendre l’avion, et que l’argent devant servir à en racheter un autre avait été absorbé par des paiements de créances dues par la Cameroon Airlines pour des locations, fictives d’après lui.
Accusé de pratiques illicites en choisissant de recouvrir la somme dans le compte d’Apm au lieu de celui du Trésor Public, Atangana Mebara a rétorqué que les décisions de ce type émanent uniquement du chef de l’Etat, et qu’il avait donc la compétence en tant que secrétaire général, après avoir reçu le feu vert du président d’user de tous les voies et moyens nécessaires, de choisir la méthode de recouvrement la plus adaptée. Une méthode qui selon lui ne viole aucun texte de loi en vigueur.
La prochaine audience d’Atangana Mebara est prévue le 29 Juillet.
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