Za'a Té
Tout le monde l’appelle
affectueusement Za’a Thé : toujours joviale, et souriante et très sympathique.
Madame Wahnzi Thérèse a une quarante d'années et a abandonné depuis près de
quinze ans sont métier de couturière pour se consacrer pleinement au commerce de
chips de plantains.
Si au départ, Thérèse préparait les chips pour sa famille, la qualité de sa
préparation a vite séduit au delà de cette cellule familiale, et le bouche à
oreille aidant, les commandes ont vite afflué de partout. Dès lors, ses chips
ont envahi les boutiques du quarter de Bonabéri, les cantines des établissements
et sont même parfois en vente dans les avions en partance du Cameroun. Za'a Thé
a bien voulu recevoir Bonaberi.com pour nous parler d'elle et de son activité.
Pendant cet entretien, on a rencontré une brave femme et mère de famille, qui
n'a pas hésité et avec succès, à laisser son activité première de côté pour
soutenir son mari et s'occuper de sa famille.
Bonaberi.com qu’est ce que les chips de
plantain ?
Za’a Thé : ce sont des plantains que je
découpe en lamelles et qui par la suite sont frits dans de l’huile raffinée.
Quelles sont les différentes étapes de la confection de ces amuse-gueule ?
A l’aide d’un instrument
tranchant, on découpe les plantains en fines lamelles qui atterrissent directement
dans une marmite pleine d’huile
raffinée. Une dizaine de minutes suffit pour qu'ils soient fin prêts ; dans un
grand plateau, on les étale pour refroidissement, et on les met au fur et à mesure
dans des sachets en plastique spécialement conçus pour, sachets qu'on à l'aide
d'une machine afin de les mettre sur le marché.
A vous écouter, ce travail est vraiment
contraignant ?
Sans vous mentir, pour
faire cette activité, il faut être quelqu’un des très entreprenant, et avoir
beaucoup de temps. Je me lève souvent très tôt, c’est à dire avant 6 heures
pour me rendre chez ma livreuse de plantains. Je retourne à la maison vers 10h et
je m’arrange à faire le repas du jour en 1 heure. Ensuite, je me consacre à mon
activité pendant parfois 6 heures non stop. Quand les commandes sont importantes,
j’arrête parfois à la tombée de la nuit. Toutefois, lorsqu’il y a assez de
plantains en réserve, je commence à allumer le feu dès le lever du jour pour gagner
du temps.
Combien de paquets
pouvez-vous faire en moyenne par jour ?
Je
fais parfois entre 100 et 200 paquets par jours. Certains jours, j’atteinds les
300 paquets.
 A combien vendez-vous
le paquet ?
Je
laisse aux revendeurs à 75 Francs par paquet, et à ceux qui veulent pour une consommation
privée, c’est 100 Francs le paquet.
Faites-vous ce travail
seule ?
Je le
fais quasiment toute seule. Quand les enfants n'ont pas école, ils me donnent un
coup de pouce. Je souhaiterais recruter un ou deux jeunes qui pourront
m'accompagner afin de satisfaire. Actuellement, je souhaite recruter un ou deux
jeunes qui pourront m’accompagner afin de satisfaire la clientèle qui ne cesse
de s’élargir de jour en jour.
Quels sont vos types
de clients?
Les
élèves sont mes premiers clients. Vous savez que c’est un aliment qu’on aime grignoter,
surtout quand on est jeune. Ensuite les grandes personnes ne sont pas du reste.
Les camerounais de la diaspora à chaque fois harcèlent leurs différents parents
de leur faire parvenir là où ils sont les chips de Za’a Thé !
Etes vous satisfaite
par les retombées financières de votre activité ?
C'est
grâce à ces chips que je nourrit en grande partie ma famille. Je suis aussi dans des
tontines grâce à ça. C’est aussi grâce à ces paquets de chips que je
soutiens mon mari de temps en temps qui pour de l’instant a de petits soucis.
Bref, les chips m’aident depuis 15 ans.
Comment êtes-vous
arrivée dans cette activité ?
Par
hasard, j’arrive chez une amie pour une fête. Elle me demande de lui donner un
coup de main. Elle me présente un régime de plantains pour faire les frites. Je
m’amuse à faire des frises sur les plantains que je cuits par la suite. Ça a été
apprécié par les convives. Chez moi de temps en temps, je n’arrête pas de les
réaliser pour des consommations privées. Ainsi, depuis 15ans c’est rentré dans
mes habitudes. Je me retrouve à livrer les chips au delà du cameroun.

Vos projets ?
Comme
je l’ai mentionné plus haut, agrandir ma petite structure afin de satisfaire la
grande clientèle qui s’accroît tous les jours. Si je trouve un petit
financement, je pourrais même étendre cela à la taille d’une structure
avoisinant une PME.
Votre pari n’est-il
pas osé ?
Pas du tout. Le seul
problème, c’est les moyens. Je maîtrise déjà les rouages de cette activité. Les
clients sont là. Ils attendent simplement d’être satisfaits.
les difficultés de
votre métier ?
Une
exposition prolongée auprès du feu me donne parfois des soucis de santé. Ensuite, la fatigue et pas assez de
temps pour faire autre chose. La preuve, mon premier métier qu’est la couture
est relégué au second plan. Ce n’est qu’avant la rentrée des classes que je
prends encore de la peine à monter sur ma machine pour coudre quelques tenues de
classe des élèves.
Un dernier mot ?
J’invite tous ceux prêts à adhérer à mon affairede me faire signe. Ceci en
m’apportant un éventuel financement afin que je puisse agrandir ma
« chipserie ». Du courage à tous mes enfants de bonaberi.com et à tous
les
internautes.

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