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A la rencontre de Pamela Djambou, mannequin camerounais en Tunisie
(12/05/2010)
Etudiante et mannequin Pamela Djambou est une jeune camerounaise qui s'impose sur les podiums maghrébins. Bonaberi.com est allé à sa rencontre.
Par Redaction Bonaberi.com (Marylène Owona)
Pamela Djambou, mannequin camerounais en Tunisie
Pamela Djambou, mannequin camerounais en Tunisie
Bonjour Pamela, pourrais-tu te présenter à nos internautes ?
Avec plaisir.

Bonjour à tous, je suis Pamela Djambou.J'ai 23ans et je poursuis des études de finances internationales en 4e année (maitrise) à Tunis. En parallèle à mes études je travaille dans le milieu de la mode (défilés, shooting…). Je me suis retrouvée dans ce pays musulman il y a 4ans dans le but essentiellement d'y effectuer mes études supérieures.

Ayant obtenu mon baccalauréat en France et donc après deux ans d'études passes là-bas, je dois vous avouer que l'intégration à Tunis n'a pas été facile du tout; pire même, j'ai mis deux années entières pour m'intégrer. Mais plutôt de nature bosseuse et fonceuse, une activité en parallèle aurait été l'idéale pour moi.

Tu es actuellement mannequin est-ce un hobby devenu métier ?
Pour moi, il ne s'agit absolument pas d'un métier ; bien au contraire, je dirais même que mes études passent avant tout. Tout a commencé par un tel hasard que même si j’y mets du sérieux il m’est difficile de l'envisager à long terme.

Je fais partie de ces personnes qui trouvent indélicat de juger une femme pour son physique, personnellement, j'ai toujours souhaité que mes prouesses scolaires soit le principal reflet de ma personne. En d'autres termes, selon ma conception de la vie, le mannequinat ne met pas assez les valeurs de la femme en avant mais plutôt ses atouts physiques.

Comment es-tu donc devenue mannequin ?
En Février 2008, alors que je faisais les soldes avec une copine. Un Monsieur m'accoste, m'expliquant qu'il est agent de mannequinat et que selon lui, j’aurais le profil type. J'accepte de lui donner mon contact mais juste comme ça, sans vraiment y penser.

A la fin de ce même mois, poussée par des amis, des entourages, je me présente à l'élection Miss Estudiantine Africa 2008 ; malgré ma timidité et mon manque d'assurance, je décroche le titre.

Quelques temps, après je suis contactée par ce monsieur pour un casting de la foire du textile Méditerranéen qui a lieu chaque année mais je suis recalée sans aucune explication.

Juin 2008, je me présente sur la demande d'une amie au défilé annuel de l'école ESMOD (prestigieuse école internationale de stylisme et modélisme), dans le but de présenter sa collection devant un jury et puis lors d’un défilé de mode organise par cette même école. Il s'agissait de 5 jours intenses de répétitions avec un chorégraphe et styliste réputé du nom de Salah Barka. N'étant pas rémunérés, nous étions toutes de jeunes filles et garçons sans expérience qui apprenaient à marcher sur un podium comme des mannequins.


Pamela Djambou
Pamela Djambou
Qu’est ce qui selon toi a fait la différence ?
Mon look afro a dû beaucoup m’aider à me démarquer des autres et faire la différence, car après tout ceci, Salah Barka me rappelle pour un petit défilé dans une ville touristique mais cette fois-ci rémunéré !

J’étais la seule noire sélectionnée. A partir de là tout s'est enchaîné, podiums et shootings et je peux dire qu'en 2ans, j’ai su acquérir une certaine notoriété dans le milieu avec à mon actif une quinzaine de défilés pour des stylistes nationaux, internationaux et festivals de la mode… ainsi qu’une dizaine de shootings en tant qu’égérie du styliste Salah Barka, les marques Thirty-one, et Dolly, une ligne de vêtements casual… mais aussi des catalogues pour des salons de beauté qui représentaient pour la 1ere fois à l’affiche une femme noire.

Comment arrives-tu à gérer ta double casquette ? Le métier a l’air exigeant…
Mais l'unique condition pour mon père est de pouvoir gérer cela parallèlement avec mes études. Alors c'est ce que je fais, j’essaie de continuer à exceller a l'école et de réussir les deux simultanément .

Et ce n'est pas facile du tout, d'autant plus que mon emploi du temps est à plein-temps de 8h à 17h avec des absences qui sont sanctionnées. Je m'en sors plutôt bien par la grâce de Dieu, tout est question d'organisation et de sacrifices.

On dira aussi que les activités sont beaucoup plus denses a partir du mois de février, après l'hiver, quand il commence à faire beau...les mannequins étant pour la plupart étudiantes et lycéennes, les stylistes arrivent essaient de s’y adapter et préfèrent nous faire travailler tard après les cours.

On se demande tous ce que cela requiert d’être mannequin… D’autant plus que tu es aussi une égérie
Apres ces deux années d’expérience, je me suis rendue compte que le mannequinat était tout d'abord une question de style et de personnalité. Il s'agit de pouvoir se démarquer naturellement des autres, de pouvoir être identifiée dans la rue a travers son style comme mannequin.

Il ne faut jamais prendre cela au sérieux mais s’amuser en toutes circonstances car ce côté extraverti captive les spectateurs sur un podium et donne vie au vêtement. Avoir de l'allure, de la prestance et de l’élégance, être fraiche et pétillante ; ce qui implique une bonne hygiène de vie. Je le dis comme-ca mais cela n'est pas mon cas (rires).

Chaque mannequin doit être unique en son genre, ce qui la rendra indispensable sur chaque podium. Mais surtout avoir le sens du professionnalisme et être discipliné, ainsi que le désir d'en apprendre un peu plus chaque jour.

On a tous en tête le fait que le milieu de la mode et du marketing est rempli de vices : ça reste vrai alors il faut avoir la chance de tomber sur les bonnes personnes mais il faut toujours rester sur ses gardes. Dans ce monde là, on peut facilement prendre la grosse tête ; il est donc important de ne jamais prendre cela trop au sérieux afin de garder les pieds sur terre.

Pamela Djambou
Pamela Djambou
Qu’est-ce que cela représente pour une jeune amerounaise de s’intégrer comme critère de beauté dans un pays arabe ?
Etant quelqu'un de très actif, le mannequinat est plus considéré comme une passion, un passe-temps, un moyen de me faire de l'argent de poche dans un pays ou les étudiants étrangers n'ont pas d'opportunité d'emploi.

J’ai de la chance alors, je ne peux que rendre grâce à Dieu car le plus difficile dans ce milieu était d'être noire et de surcroit étrangère ; à ce moment, il fallait vraiment sortir du lot pour être indispensable sur tous les podiums.

De plus, j’étais la 1ere noire non tunisienne à travailler dans le monde de la mode dans ce pays, ce qui a ouvert peu à peu la porte à d'autres car ça reste très sélectif. Sur les podiums on ne demande qu'une noire pas plus, c'est vrai qu'il peut y avoir des exceptions mais c'est vraiment rare.

Alors à ce moment, on montre notre réel désir d'intégration et pour s'en sortir, on essaie de comprendre l'arabe... ça aide beaucoup.
Néanmoins, c’est un domaine riche en contacts et en expérience, il faut savoir en profiter avant qu'il ne soit trop tard car 25 ans, c'est déjà beaucoup dans ce monde là.

On n’a pas encore évoqué l’aspect technique…
On dira qu'en Tunisie, c’est assez free. Tous les mannequins travaillent en freelance avec des agents et des agences ; n'ayant aucun contrat avec ces derniers nos choix se font en fonction des différents évènements et ce indépendamment de l'agence. Du coup, vu la multiplicité des évènements qu'il peut y avoir en un mois, ce n'est peut être pas cher payé individuellement mais à la fin, ça fait beaucoup et on ne s'en plaint pas vraiment.

Tu as récemment eu une activité chargée… Dis nous en plus.Tu étais très présente à la Fashion Week Tunisienne, et on a pu te voir dans un très célèbre magazine de mode online
Effectivement, ce fut un mois assez intense mais surtout épuisant. Il a commencé à faire beau alors les évènements se sont multipliés.

Entre les stylistes tunisiens qui présentaient leur dernière collection, des associations telles que le Lion's Club qui organisait des défilés de mode mais aussi la foire de lingerie-méditerranéenne…Sans oublier le plus attendu de l’année : la Fashion Week de Tunis.
Il s’agissait de la 2e édition !

La 1ere avait déjà été un énorme succès qui réunissait de jeunes créateurs mais aussi des valeurs sures de la mode au Moyen-Orient telles que Mahdi Hindi et des ténors comme UNGARO.

Cette année, c’était tout autre chose, un évènement qui avait déjà pris ses marques et de la notoriété ; des créateurs plus expérimentés, des révélations aussi telles que Salah Barka, mon mentor, qui a réuni une panoplie femmes noires mannequins, ceci pour une création ethnique et riche en couleur. C’était épatant, surprenant, et riche en émotions !

Son show s’est fait ressentir dans les médias français et anglais…et ce fut un privilège pour moi d’y avoir participé. Par ailleurs d’autres évènements très important sont à venir au mois de Juin alors j’attends et j’ai hâte.

As-tu des projets au Cameroun ? Ou ailleurs dans le monde ?
Je suis fière de pouvoir si bien représenter mon pays le Cameroun en Tunisie et de pouvoir mettre en avant la beauté de la femme africaine; de faire comprendre à nos sœurs que BLACK IS THE BEST AND BLACK IS BEAUTIFUL !

Ça se pourrait que ce soit ma dernière année en Tunisie alors je vis l'instant présent, j'essaie de profiter de cette notoriété que j'ai su acquérir en attendant de voir ce que me réserve le futur. Je pars essentiellement pour mes études, pour une meilleure formation, car ça reste le plus important et comme d'habitude, je laisserai les choses se faire sans jamais forcer le destin! Apres tout, tout est déjà écrit d'avance (sourire)

Un dernier mot pour nos lecteurs. Vous faites un métier où l’apparence prime. Est-ce la clé du succès ?
En définitive, il est important de rester soi-même et de croire en soi et ce en toutes circonstances ; c'est tout cela qui fera votre personnalité et votre authenticité. Le succès et la gloire à n'importe quel prix n'a aucun mérite, l'intégrité reste un atout majeur est la meilleure des armes dans la vie. Il faut être tenace et persévérant mais surtout se laisser guider par le destin. Nous les Camerounais avons un potentiel infini. A nous de le faire savoir au monde.

Découvrir Pamela Djambou en images


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