Festival des femmes rondes à Yaoundé
Le Show aura lieu en décembre prochain, à l’hôtel Hilton de Yaoundé et, éventuellement, au palais des sports de Warda, s’il est déjà opérationnel. Eva Hendrickx, animatrice à Rfi, directrice de Madibah productions et organisatrice de ce spectacle voudrait présenter au public de son pays natal des femmes Aastou, “ attachantes, attirantes, sensuelles tout en restant opulentes et uniques ”.
Son show baptisé “ Black Opéra Aastou ”, se veut à l’américaine, “ parce que c’est une espèce de melting pot. C’est-à-dire un acteur multidisciplinaire qui se met en scène, qui fait plusieurs choses à la fois ”, explique-t-elle.
Et ces choses-là, apprend-on, c’est du grand écart, de l’acrobatie, des pirouettes, de la gymnastique etc. C’est tout, sauf un simple défilé de mode, ajoute-t-elle, pour marquer la différence avec “ Miss Mama Kilo ” auxquels les Camerounais se sont déjà habitués. La promotrice de Black Opéra Aastou pense plutôt à un spectacle chorégraphique, tenu de bout en bout par douze mannequins aux formes généreuses, venus des quatre coins du monde.
On y retrouve, entre autres, une Camerounaise, une Ivoirienne, une Américaine, trois Françaises, un Asiatique etc. Ces modèles hors du commun évoluent ensemble depuis quelques années déjà. La troupe est faite de femmes fortes, mais décomplexées, dira Eva Hendrickx qui déclare avoir apprécié leurs talents sur TF1 dans le journal télévisé de Claire Chazal et lors d’une apparition dans l’émission Le Grand Cabaret de Patrick Sébastien. Pour cette jeune Camerounaise résidant à Paris, c’est du “venez voir”. A l’en croire, le show Aastou mettra en valeur des modèles dynamiques, des femmes qui veulent être à la pointe de la mode et qui revendiquent leur bien-être “ des femmes rondes bien dans leur corps ”, soutient Eva.
Pour cette dernière, ce spectacle, le premier du genre, organisé par Madibah productions, est une invite aux femmes rondes qui souffrent à la fois de l’indifférence et de l’exclusion du fait de ne pas être dans “ la norme ”. Doit-on alors vivre caché ? Non, répond fermement Eva Hendrickx qui souligne qu’il y a certes des kilos de trop, mais ce n’est pas condamnable, parce que parfois, le génétique entre en compte. “ Ce n’est pas toujours parce qu’on adore manger, comme on a tendance à le penser ”, rectifie cette femme plutôt filiforme, curieusement ambassadrice des “ grosses ”.
Elle affirme que les formes généreuses ne doivent pas empêcher “ de s’aimer, de travailler, de séduire et de se vêtir de façon féminine ”. D’où le clin d’œil qu’elle fait aux stylistes locaux, pour s’intéresser à ce marché porteur, en créant des modèles pour femmes rondes. Elles sont bien nombreuses et peuvent rendre riches, ceux qui conçoivent des vêtements pour elles, pour les rendre plus belles encore.
Après le Cameroun, le cap sera mis sur le Mali, le Congo Brazzaville, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire. Autant d’étapes qui représentent les pays d’origine des personnes qui composent le groupe. A toutes ces escales, il sera question de montrer au public qu’il faut aller au-delà du préjugé selon lequel, pour être belle, il faut être fine. En occident, ce préjugé serait moins frappant, bien que toujours d’actualité.
Source : Le Messager
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