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" Il faut la nationalisation de Cimencam "
(09/07/2008)
Cameroun: Pour une maîtrise des prix du ciment, le député suggère au chef de l’Etat de reprendre le contrôle de cette entreprise.
Par Jean Francis Belibi
Adama Modi Bakary, ex pca de Cimencam
Adama Modi Bakary, ex pca de Cimencam
Alors qu’il s’apprêtait à clore le débat sur le projet de loi portant ratification de l’ordonnance présidentielle sur la révision du taux de tarif extérieur applicable à l’importation du ciment, Adama Modi Bakary a demandé à prendre la parole. On avait remarqué quelques instants auparavant que l’élu Rdpc du Mayo Kani Sud avait eu un échange dans la salle attenante à l’hémicycle avec Grégoire Owona, le ministre délégué en charge des Relations avec les Assemblées, et non moins secrétaire général adjoint du comité central du Rdpc. Un entretien d’où il est revenu particulièrement tendu. On n’avait pas besoin de scruter son visage au moment où il regagnait son siège pour s’en rendre compte.

Intervenant après Essimi Menye et Luc Magloire Mbarga Atangana, respectivement ministre des Finances et ministre du Commerce, qui défendaient le projet de loi pour le gouvernement, il a tenu à dire d’emblée en des termes particulièrement durs, l’échec qui est celui de la stratégie amorcée par le gouvernement pour résorber la pénurie et la spéculation observée dans l’approvisionnement du marché camerounais en ciment.

Adama Modi Bakary a tenu à faire savoir qu’en sa qualité d’ancien président du Conseil d’administration des Cimenteries du Cameroun (Cimencam), un poste où il a passé selon son expression " 21 ans, 4 mois et 17 jours ", il était le plus à même de relever les mauvaises options du gouvernement dans le management de cette société où, a-t-il indiqué " l’Etat avait 63% des actions ", mais il a choisi de jouer " à la fois au pompier et au pyromane ", dénonçant la braderie dont a été victime cette entreprise. " On a vendu Cimencam à 8 milliards à une société… ".

Outre l’Etat qu’il dénonce, Adama Modi met en cause la Société nationale d’investissement (Sni). " C’est la Sni qui a évalué avec Lafarge, la valeur d’action de Cimencam, ce qui est contraire à la loi ". Il s’agissait plutôt selon lui d’" une sous évaluation de l’entreprise ", alors qu’il indique avoir à plusieurs reprises avertit les pouvoirs publics sur les implications d’une opération qui selon lui faisait perdre de l’argent à l’Etat. " On n’a pas voulu me croire ". Tout ce qui aurait été entrepris par la suite visait selon lui à le faire taire. " Lafarge a voulu me corrompre pour que je sois le secrétaire général de la zone Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale ndlr) ".

Figuil

Il regrette qu’aujourd’hui, l’on essaie de démanteler l’usine de production de Figuil, parce que selon les responsables du groupe Lafarge celle-ci ne serait plus productive. " Le gisement de Figuil est encore exploitable pour au moins 20 ans ", a-t-il martelé à l’endroit d’une assistance médusée. " Lafarge voulait qu’on supprime Figuil. Que l’on démonte les pièces de l’usine de Figuil et qu’on les installe au Tchad… Lafarge est implanté au nord du Nigeria, au Congo, au Cameroun, au Gabon, au Togo. La stratégie de leur déploiement était de supprimer l’usine de Figuil ".

A l’endroit du gouvernement, il a tenu à préciser que " c’est vraiment regrettable qu’on nous dise que l’Etat cherche des solutions palliatives… alors qu’on lui avait signalé tous les dangers de cette affaire ", avant d’indiquer qu’il avait pris la peine de faire savoir aux pouvoirs publics que " si vous donnez la possibilité aux étrangers de maîtriser Cimencam, vous ne maîtriserez jamais les coûts du ciment. C’est ce qui arrive maintenant. Vous cherchez à maîtriser les prix ". " Comment pouvez-vous maîtriser les prix quand vous êtes actionnaire minoritaire au Conseil d’administration ? ", a-t-il lancé aux membres du gouvernement présents avant de suggérer : " si vous avez une action à faire aujourd’hui pour rattraper les erreurs des différents gouvernements successifs, c’est de proposer au chef de l’Etat de nationaliser Cimencam… ". Contrairement à ses précédentes sorties, la fin de son intervention a plutôt été saluée par des applaudissements venus de tous les côtés de l’hémicycle.



Source: Quotidien Mutations


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