14 Juillet : Français et Africains ont défilé en France sous les critiques
(15/07/2010)
La parade composée des régiments français mais aussi de ceux des anciennes colonies n'a pas fait l'unanimité en France où l'on reparle de droits de l'homme et de Françafrique.
Par Redaction Bonaberi.com (Nkwayep Mbouguen)
La fête nationale française 2010 s'est déroulée dans un contexte mitigé, entre émotions et perplexité des uns et des autres, Nicolas Sarkozy ayant décidé de frapper un grand coup en invitant 14 chefs d'Etat africains à la cérémonie du 14 Juillet, pour des raisons alliant entre célébration du cinquantenaire des indépendances africaines ou mise en avant de la fraternité entre une France et des pays qui ont aidé lors des différentes guerres de l'histoire.
Côté Africain, on était certainement très fier, notamment du côté des différents gradés d'armées interrogés, qui se sont dits heureux de cette fraternité exprimée par le président de la République française, une fraternité qu'ils ont interprété comme une reconnaissance de leur participation aux guerres considérées comme guerres contre le mal : « C'est un honneur de faire défiler nos troupes, qui sont les héritières des troupes noires d'hier qui ont participé aux différentes grandes guerres en France », a par exemple déclaré Amadou Toumani Touré, le président malien.
En France, l'opinion a vu d'un œil un peu moins optimiste du tableau de Nicolas Sarkozy entouré d'une dizaine de présidents africains, un tableau rappelant certainement l'époque coloniale et la Françafrique de Mitterrand et autres Giscard d'Estaing qu'on souhaite pourtant rapidement oublier chez l'une ou les autres parties.
Plus encore, de nombreuses associations reprochent à la France et à Nicolas Sarkozy d'inviter des chefs d'Etat considérés comme ayant du sang sur les mains dans le maintien de régimes quasi-dictatoriaux à l'occasion de la célébration de la prise de la Bastille et du rejet de la monarchie en France.
Un avis que ne partageait évidemment pas l'Elysée, qui a répondu qu' « aucune personne n'intéressant la justice ne participe au défilé ».
Concernant le défilé proprement dit, sous le regard de Nicolas Sarkozy entouré de Paul Biya et Blaise Compaoré, avec une répartition similaire chez les premières dames, 13 des 14 pays africains ont défilé – la Côte d'Ivoire a simplement envoyé le ministre de la défense représenter le pays – avec notamment un régiment exclusivement féminin du côté du Bénin afin de commémorer les amazones d'Abomey.
Comme un symbole du mécontentement français, la pluie s'est invitée aux festivités même si cela n'a en rien perturbé le déroulement de la parade.
