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11 de Conakry : Pleurs et consternation à Nsimalen
(24/03/2008)
Les dépouilles des 11 étudiants camerounais décédés en Guinée ont été accueillies samedi dernier au Cameroun.
Par Le Jour Quotidien

L'attente a été longue samedi 24 mars dernier à l'aéroport de Yaoundé - Nsimalen, lors de l'arrivée de la dépouille des 11 étudiants camerounais morts en Guinée une semaine plus tôt (samedi 15 mars) des suites de noyade. Annoncé pour 15h, c'est finalement à 20h55 que l'avion spécial de la Camair affrété par le gouvernement camerounais pour aller chercher les dépouilles est arrivé à Nsimalen.

Dans l'attente, les parents et amis des victimes n'ont par arrêté de pleurer. La douleur est perceptible sur chacun des visages massés dans la vaste salle qui doit accueillir la messe de requiem. Dans un coin de cette salle, la mère d'une des victimes, assise par terre avec les jambes allongées, pleure. Autour d'elle, quatre autres femmes et deux hommes venus la consoler n'en peuvent pas. Ils éclatent eux aussi en sanglots, dans un concert qui ne laisse personne indifférent. Les lamentations frisent quelques fois l'hystérie. On en voit, hommes comme femmes, qui se roulent par terre. Les gendarmes sont obligés de se servir de leurs mains vigoureuses pour éviter à certains des chocs.

La douleur va crescendo lorsque le ministre de l'Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, fait son entrée dans cette salle. Il est suivi par 14 étudiants camerounais de Guinée qui ont tenu à venir accompagner leurs camarades à leur dernière demeure. Idem pour le ministre guinéen de l'Education et la représentante de la première dame de Guinée.

Tout ce beau monde retrouve dans la salle, quelques membres du gouvernement camerounais, dont Henri Eyébé Ayissi, ministre des Relations extérieures, Suzanne Bomback, ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, Adoum Garoua, ministre de la Jeunesse, Jean Pierre Biyiti bi Essam, ministre de la Communication, André Mama Fouda, ministre de la Santé, Catherine Bakang Mbock, ministre des Affaires sociales, etc.

Diplômes

Les 12 cercueils (un des cercueils n'est pas celui d'un étudiant, mais d'un Camerounais décédé dans d'autres circonstances en Guinée) sont alignés sur le tarmac de l'aéroport de Nsimalen. Les membres des différentes familles doivent procéder à l'identification des corps. Epreuve pénible. Comme s'ils venaient de se rendre compte de la réalité du drame, les parents des victimes reprennent les lamentations de plus belle. "Voici maman !", crie un jeune homme après avoir découvert le cercueil qui contient sa sœur.

Juste à côté, le regard hagard et la chemise trempée de larmes, un père parle tout seul devant le cercueil de sa fille. "Fifi. Tu avais promis de revenir nous soigner. Lève toi ! Tu fais quoi là ? Voilà mon docteur couché dans le cercueil", pleure-t-il devant des frères, amis et connaissances atterrés.

Après une messe de requiem oecuménique, le ministre guinéen de l'Education et de la Recherche scientifique dit sa compassion aux familles éplorées. "Vous n'êtes pas seuls dans la douleur. La nation guinéenne porte le deuil avec vous", dit-il. Puis, il annonce que le conseil de l'Université de Conakry, réuni le 17 mars, a décidé de décerner des certificats de satisfecit aux étudiants défunts les moins avancés et des diplômes de fin d'études à titre posthume aux finissants.

Aux environs de 21h45, la cérémonie s'achève. Des corbillards emmènent les dépouilles à l'Hôpital général de Yaoundé, où les familles pourront les récupérer. Tragique fin que celle de ces 11 étudiants camerounais, dont les familles ont consenti d'énormes sacrifices pour leur assurer une bonne éducation.


La colère des étudiants camerounais de Guinée


Le vendredi 21 mars 2008, aux environs de 16 h, est arrivée une délégation camerounaise du ministère des Relations extérieures avec à sa tête l'ancien ambassadeur du Cameroun en Afrique du sud et du ministère de l'Enseignement supérieur.

A leur arrivée, ils ont été accueillis par le Président de l'Amicale des élèves et étudiants Camerounais en Guinée (AEECG) et conduits à l'hôtel Camayenne. Le soir du même jour, ils ont assisté à la veillée qu'organisaient les étudiants camerounais depuis le lundi 17 mars 2008 dans la salle de conférence de l'Université. A la fin de la veillée du jour (à environ 22h), par la voix de Madame Eno, ils ont adressé le message de soutien du gouvernement camerounais et annoncé l'arrivée du ministre Jacques Fame Ndongo par vol direct le lendemain matin. Mais très vite, les choses ont dégénéré, car les étudiants, énervés, n'ont pas perdu du temps pour manifester de vive voix leur mécontentement face à la lenteur de leur réaction et au désintéressement qu'ils affichent quant à la situation estudiantine des Camerounais en Guinée.

Certains sont allés juste en face de Madame Eno pour crier leur colère au cours de la cérémonie qui s'est tenue un peu plus tôt en journée. Elle était forte en émotion. Pendant celle-ci, les autorités universitaires ont promu à titre posthume au titre de doctorat d'Etat en médecine et d'ingénieur polytechnicien, les étudiants disparus les plus avancées et ont décerné un satisfecit aux étudiants les moins avancés. L'entretien avec les étudiants camerounais s'est achevé en queue de poisson, car sous la menace des étudiants, les membres de la délégation venue de Yaoundé ont trouvé plus sage pour eux de quitter immédiatement les lieux.

Le samedi 22 mars 2008, après concertation avec le président de l'Amicale et une rencontre avec les autorités universitaires madame Eno décide d'entretenir de nouveau les étudiants, devenus plus calmes, à 8h30 à l'Amphi A1 de l'université. Pendant cet entretien, une série de doléances lui est soumise, à savoir : le désir de voir les proches des victimes bénéficier d'un billet d'avion aller et retour pour Conakry et des frais de déplacement vers leurs familles respectives, le désir de savoir sous la tutelle de qu'elle ambassade dépendent les Camerounais de Guinée (Côte d'ivoire ou Sénégal), le désir d'avoir un appui financier annuel pour tout étudiant camerounais de Guinée.

Au terme de cette rencontre, une somme de 6000 euros a été remise à l'Amicale, dont 3000 euros pour le fonctionnement de l'association et 3000 euros pour la gestion de la crise. Par ailleurs, une enveloppe devrait être remise aux rescapés. A 11h, le ministre Fame Ndongo, reçu respectivement par le ministre de l'Education et le premier ministre Lansana Kouyaté.

Après leur rencontre, il s'est dirigé vers l'aéroport international de Conakry, où l'attendaient les étudiants camerounais, avec les dépouilles des disparus. Après une brève rencontre avec les étudiants (5min environ), il a quitté le sol guinéen avec les corps et les proches des victimes. Il était alors 15 h02.


Source : Le Jour quotidien

Les photos publiées par le quotidien Le Jour de la journée de Samedi lors de l'accueil des dépouilles à Nsimalen

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