Rigobert Song, capitaine mythique des lions indomptables, a l'honneur cette semaine
Par Nkwayep Mbouguen
Tonnerre de Yaoundé. FC Metz. Salernitana. FC Liverpool. West Ham United. FC Cologne. Lens. Galatasaray.
Non, ce n'est pas la constitution d'un groupe de coupe de l'Uefa, mais la liste des clubs où a joué Rigobert Song Bahanag, dit aussi "magnan".
Une chose est claire au vu de cette fiche, c'est que Rigobert Song ne peut être comparé à Paolo Maldini ou à Francesco Totti en terme de stabilité géographique. Mais il est une équipe de football à laquelle il est, a été et sera toujours fidèle: les lions indomptables du Cameroun.
Cette équipe, dont il revêt le maillot depuis plus de 10 ans, lui aura certes apporté, mais il la lui aura bien rendu. En France, en 1998, en 2000, au Ghana et au Nigéria, en 2002 au Japon et en Corée, ou encore au Mali, en 2004 en Tunisie, en 2006 en Egypte, et j'en passe, il se sera présenté dans tous les endroits du monde, fier de son numéro 4, qu'il a allègrement mouillé.
Il a connu quelques consécrations ci et là avec ses clubs, comme la coupe de la ligue en France avec le FC Metz, ou le titre de vice champion avec le même club. Mais aucune n'aura certainement valu sa carrière d'international, où chaque but, chaque match, chaque victoire fait vibrer plus qu'un public, toute une nation, un peuple, une génération de personnes qui se souviendront encore longtemps qu'à un temps, une équipe de 23 joueurs menée par un certain Rigobert Song est allé au Nigéria, à Lagos, remporter sa troisième coupe d'Afrique des Nations.
Que s'était-il passé ? Le Cameroun avait pourtant bien commencé le match, avec un but d'un jeune à l'époque, un certain inconnu Samuel Eto'o. Un autre, un peu moins jeune alors, avait doublé la marque, et le Cameroun se voyait déjà champion. Sans compter sur l'abnégation nigeriane, poussé par tout un peuple, qui est vite revenue au score, avec de plus, une somptueuse égalisation d'un Okocha hargneux et revanchard, narguant alors ses adversaires du jour: "Ici ? Jamais!"
À ce score, on voyait déjà les Nigerians l'emporter trois buts à deux. Mais c'était sans compter sur l'énergie d'un certain Rigobert Song, patron intraitable de sa défense, prêt à verser son sang pour défendre les lignes alliés. On ira donc aux tirs aux buts, et le capitaine s'offrira le luxe, en plus d'une somptueuse CAN, de marquer le penalty de la victoire, le penalty de la coupe.
Deux ans plus tard, face au Sénégal, le capitaine, toujours en position de 5e tireur, ratera son penalty, mais le Cameroun l'emportera encore une fois, avec une note encore plus à l'honneur de Song et de ses défenseurs: aucun but encaissé, ni dans le cours du jeu, ni sur coup de pied arrêté durant toute la compétition.
vous pouvez visualiser les highlights de la fameuse finale, avec le penalty de Song à la clé: