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Les particuliers plus riches que les entreprises
(19/06/2007)
Révélation du dernier rapport du Comité monétaire national, portant sur le premier trimestre 2007.
Par Brice R. Mbodiam

Ce qui, en valeur relative, dévoile une baisse des dépôts bancaires au Cameroun de 2% (43,7 milliards Fcfa) au cours du premier trimestre 2007. Cette baisse, plus significative à la City Bank (moins 18,9 milliards Fcfa), à la Bicec (moins 15 milliards Fcfa) et à la Commercial Bank of Cameroon (moins 11 milliards Fcfa), a fait les affaires de Ecobank, qui a, pour sa part, connu une augmentation des dépôts dans ses coffres de 11,3 milliards Fcfa entre fin janvier et fin mars 2007.

Telles sont les statistiques du Comité monétaire et financier de la République du Cameroun, dont les dernières assises se sont déroulées le 4 juin dernier à Yaoundé.

A côté de ces chiffres contenus dans un rapport dont Mutations a pu obtenir copie, cet organisme, qui agit sous la tutelle de la Banque des Etats d’Afrique centrale (Beac), révèle qu’au Cameroun, les particuliers sont plus riches que les entreprises privées. En effet, ledit rapport "note qu’au 31 mars 2007, les particuliers disposent de 48,7% (759 milliards Fcfa) de l’encours global des ressources, suivis par les entreprises privées avec 18,7%, soit 288 milliards Fcfa sur un total de dépôts de 1.557 milliards Fcfa".

Si l’on part du postulat économique selon lequel on obtient l’épargne après avoir soustrait toutes les dépenses sur les revenus, cela signifie que les Camerounais -du moins les 1% qui ont accès aux services bancaires- disposent d’assez de ressources financières pour subvenir à tous leurs besoins et, en plus, pouvoir mettre de l’argent de côté.

Bénéfices rapatriés

Ces statistiques du Comité monétaire national sont cependant en contradiction avec le statut de pays pauvre et très endetté (Ppte) que traîne le Cameroun. Un pays que la Confédération syndicale des travailleurs du Cameroun (Cstc), par la voix de son président, Issac Bissala, crédite d’un taux de chômage d’environ 80% de la population active.

Dans cette même optique, au cours d’un débat organisé le 27 avril dernier à Yaoundé par l’Association Afrique-France sur
le thème : "Economie camerounaise : le défi de la croissance", l’on se souvient qu’un responsable de la Banque mondiale, Abdoulaye Seck en l’occurrence, avait présenté le Cameroun comme un royaume du sous-emploi, avec près de 75% des travailleurs mal rémunérés. Y compris les agents de l’Etat, dont les salaires ont été diminués de 70% depuis quatorze ans (1993-2007).

De ce point de vue, ce responsable de la Banque mondiale avait d’ailleurs, au cours du même débat, présenté un hit-parade des revenus mensuels moyens des travailleurs camerounais entre 1995 et 2001. Le tableau, pas des plus reluisants, est le suivant : employés des entreprises publiques et parapubliques : 137.400 Fcfa ; salariés de l’administration publique : 124 000 Fcfa ; salariés du secteur privé formel : 103 603 Fcfa ; travailleurs du secteur informel non agricole : 27.000 Fcfa ; salarié du secteur agricole : 11.100 Fcfa (inférieur au Salaire minimum garanti par la législation camerounaise, qui est de 23.500 FCfa).

A l’observation, et eu égard aux statistiques sur la situation de l’économie camerounaise en cette année 2007, notamment avec un taux de croissance projeté à 4% alors qu’il était déjà de 3,5% en 1963, ainsi que le renchérissement du coût de la vie; la situation des revenus des Camerounais n’a certainement pas beaucoup évolué.

Mais, d’où vient-il donc que, malgré leurs revenus modestes, voire dérisoires dans nombre des cas, les dépôts des particuliers dans les banques camerounaises multiplient pratiquement par trois le volume d’argent dont disposent les entreprises privées dans les institutions bancaires du pays? Les habitués des tribunaux de Douala et Yaoundé depuis un peu plus d’un an peuvent trouver un début de réponse à cette interrogation, à travers les procès en cours sur les détournements présumés des dizaines de milliards Fcfa par des individus, qui se recrutent davantage parmi d’anciens hauts responsables de la République et leur entourage.

Une piste qui n’éclipse cependant pas celle du rapatriement des bénéfices engrangés sur le territoire camerounais par les entreprises occidentales, qui tiennent pratiquement tous les secteurs clés de l’industrie camerounaise (Exploration pétrolière, produits manufacturiers, industrie du bois, énergie, etc.). Et, partant, de toute l’économie du pays.


Source: Quotidien Mutations


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