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Paul Biya “pendu” à Londres
(16/01/2007)
Malgré l’opposition de la police britannique
Par Patrick David Noumbissie

La “ pendaison ” de Paul Biya sur la place publique, “ pour tous les crimes qu’il commet contre le peuple camerounais depuis 23 ans ”, commente Brice Nitcheu, proche de Bernard Muna, et maître des cérémonies de cette curieuse opération. C’était quatre (4) jours avant la pendaison de Saddam Hussein.

Pourtant, les événements ne se sont pas déroulés selon les plans de Nitcheu. Tout d’abord, alors qu’il se dirigeait vers l’ambassade du Cameroun, sa voiture a été prise en chasse vers 12 heures, dans les rues du quartier chic de Holland Park, par un car de la police britannique de marque “ Vauxhaul ”. Il était soupçonné de transporter un colis suspect sur le siège arrière. Tout juste devant le métro du quartier où est située l’ambassade, la voiture est stoppée net et les occupants sommés de garer sur le coté.

Contrairement aux attentes de la police, Nitcheu est plutôt assis sur le siège passager. Au volant, l’un de ses lieutenants, Jean Claude Ngansoo. A l’arrière une certaine Nwal Brigitte Sonya, et Jean Jules Tiako, qui portent quelque chose qui ressemble a une forme humaine.

1- La filature de la police

La police demande aux occupants de sortir. Brice Nitcheu tient dans ses mains une pile de documents, la Constitution du Cameroun et le Code Pénal camerounais. En moins de cinq minutes, trois cars de police arrivent en renfort. Le véhicule des activistes est passé au peigne fin. Sur le siège arrière de la voiture, est assis “ Paul Biya ”. Bref, une sorte de mannequin ingénieusement fabriqué par les redoutables activistes de la Cdc qui excellent dans des actions spectaculaires.

Deux policiers s’affairent à sortir Paul Biya et le dépose sur la chaussée, sous les yeux des passants et touristes médusés. Il porte un ensemble veste presque neuf de couleur grise, une cravate blanc et noir, et des menottes aux poings. Les lunettes claires qu’il portait traînent sur le sol. Sur sa poitrine, on peut lire de indications telles que “ Paul Biya, né le 13 février 1933, pendu à Londres le 21 décembre 2006 ” de même que les noms des étudiants tués tout récemment à l’université de Buea.

Poursuivant la fouille, la police découvre dans la malle arrière un long bâton spécialement conçu pour l’exécution, avec une corde à nœud. La conclusion de la police est donc claire. Les occupants de la voiture allaient probablement procéder à une pendaison. Pendant ce temps, les rumeurs qui circulent dans le coin arrivent aux manifestants qui, sous l’autorité de Kemta, assiégeaient déjà l’ambassade du Cameroun. Ils accourent en masse vers l’endroit où se trouve le “ condamné ”.

C’est une situation inédite en Grande-Bretagne. La police décide de mettre aux arrêts les quatre occupants de la voiture dans le but d’ouvrir une enquête. Ce à quoi Brice Nitcheu s’oppose, et brandit l’autorisation de la marche qu’il a obtenue de la police de Kensington, qui couvre le quartier de l’ambassade du Cameroun.
Face à cette situation, le chef de la police communique sur son talkie-walkie et le patron de la Police de Kensington débarque en trombe sur les lieux.

Il y a de l’électricité dans l’air. Nitcheu se précipite de rappeler aux policiers qu’ils avaient déjà confisqué des cercueils qui étaient destinés à Paul Biya il y a un an environ, et que cette fois-ci, il ne laissera pas faire, et accuse vertement la police britannique de fourrer son nez dans les affaires du Cameroun.

2- Conciliabule

Pendant dix (10) minutes, les policiers se concertent. Nitcheu et ses activistes aussi chuchotent et élaborent rapidement des stratégies. Paul Biya, le président du Cameroun, est certainement à des milliers de kilomètres. Mais pour Nitcheu et ses lieutenants, il est là, couché à leurs pieds, menottes aux poings. Et son sort se trouve entre les mains de la police britannique.

Apres leur conciliabule, le chef de la police appelle Nitcheu et lui signifie que la pendaison ne sera pas autorisée, au regard de la constitution britannique qui est contre la peine de mort. Nitcheu a beau rappeler qu’il s’agit d’un geste symbolique, rien n’y fait. Il brandit alors le Code pénal camerounais, qui prévoit la peine de mort avec exécution sur la place publique. Les policiers ne veulent rien entendre, et font valoir que les manifestants se trouvaient sur le territoire britannique, et qu’une pendaison, même symbolique sur la place publique non seulement va a l’encontre des règles en Grande-Bretagne, mais que les passants pourraient ne pas supporter de voir un homme pendu dans la rue.

Pendant ce temps, les gens accourent pour comprendre. Le jeune Chanderlain Nana remet à Biya ses lunettes qui traînaient par terre. “ Il a des problèmes de vue ” dit-il. “ Il faut bien qu’il voit sa pendaison ” conclu t-il. Le statu quo dure deux heures d’horloge sans compromis. Il est 14 heures. C’est l’heure prévue pour la fin de la manifestation. La police exige donc aux manifestant d’évacuer les lieux. Les activistes remettent le condamné dans la voiture, et se dispersent par petits groupes. La police est convaincue que c’est fini, et libère les lieux.

La pendaison

Mais, à peine les policiers partis, les manifestants, qui s’étaient passés des consignes, reviennent rapidement devant l’ambassade du Cameroun, sortent Paul Biya de la voiture. Brice Nitcheu lit les dix actes d’accusation, parmi lesquels le hold-up électoral de 1992, les assassinats, les détournements de fonds, le meurtre des étudiants, les fraudes électorales, le clanisme, le tribalisme, etc. A la fin de la lecture des actes d’accusation, les manifestants répondent en cœur “ guilty ”, ce qui veut dire coupable en anglais. Et la pendaison est exécutée.

Mort ou pas mort, le “ pendu ” est jeté sans ménagement dans la malle arrière d’une voiture qui démarre en trombe et disparaît. On peut lire sur les visages des manifestants une note de satisfaction. Les activistes de Londres n’ont pas failli à leur réputation.



Source: Le Messager


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