Quels sont vos perspectives futures ?
Le paysage des télecommunications va changer dans les années à venir. Aujourd’hui les opérateurs de télécommunications faisaient leurs recettes à partir du téléphone. Or, dans les années à venir, cela va radicalement changer. Le téléphone ne sera plus la principale source de recettes ni la principale activité des opérateurs de télécommunications. C’est pour cela que Camtel va se tourner résolument vers la mise en place d’autres types de services que nous connaissons qui se sont déjà opérationnels à l’extérieur.
Pouvez-vous énumérer ces services ?
L’année prochaine, dès la mise au point de la fibre optique entre Douala et Yaoundé, nous allons mettre à la disposition des clients d’autres services, notamment des services Internet et ceux inhérents à Internet. Il y aura des services de l’image et beaucoup d’applications sur la vidéo. Je prends un exemple. Il y aura un professeur vivant aux Etats-Unis et un étudiant à Bamenda et un autre à Douala. Tous formeront un ensemble et se verront à l’écran. C’est ce qui constitue ce qu’on appelle des classes vituelles. Un autre type d’exemple des médias. Je pourrais avoir la Crtv à partir de midi en Nouvelle-Zélande. Une troisième application et pas des moindres, c’est là où je pense que les emplois au Cameroun vont se créer très rapidement, c’est que on va assister à une délocalisation des entreprises étrangères grâce à la fibre optique. Or, avec la fibre optique, vous travaillez comme si le bureau est à côté. Donc il y aura une localisation certaine des entreprises étrangères qui vont travailler avec des experts camerounais. Nous avons beaucoup d’ingénieurs qui sortent des grandes écoles et qui ne trouvent pas du travail. Un ingénieur qui sort de polytechnique, s’il est en France, coûtera cinq où dix fois plus cher. Que vont faire les sociétés par exemple françaises. Il vont donc utiliser ces ingénieurs et ici sur place. Ce qui fera donc qu’ils vont payer moins cher, et notre ingénieur aura un emploi. Il y aura la délocalisation des services et même des structures des filiales.
Camtel a une vocation sous régionale. Comment couvrira-t-elle la sous-région Afrique centrale avec la fibre optique ?
Dans un pays comme la Côte d’Ivoire, vous trouvez des distributeurs à gauche à droite dans tous les quartiers. Au Cameroun, ce n’est pas possible. Nous n’avons pas l’infrastructure qui nous permet d’avoir accès à ces services. Dès l’année prochaine, avec les banques, il y aura des distributeurs automatiques un peu partout et ceci grâce à la fibre optique. Elle donne beaucoup de capacités et est nettement moins chère en exploitation. C’est ce qui manque actuellement au Cameroun. D’ici deux semaines, elle sera opérationnelle entre Douala et Yaoundé. Elle est déjà opérationnelle entre Douala et Edéa. Nous sommes en train de travailler pour qu’elle aille jusqu’à Kribi. Comme nous avons une autre fibre optique qui quitte le Tchad, Doba et qui emprunte le Pipline, on la retrouve à Kribi. Donc, elle va être utilisée. Cette fibre qui va à Djaména, nous allons prendre le bac pool Internet qui part du Sat 3, ici, pour alimenter la Rca, parce qu’on a un point de sortie en Rca également. En fait ce sont des ambitions qui, très certainement, seront vérifiées dans les mois à venir.
Les moyens financiers sont-ils disponibles ?
Je viens d’effectuer un voyage intéressant en chine. J’ai pu contacter des sociétés et des banques qui ont accepté, dans un premier temps, de nous donner 25 milliards de francs Cfa.
Source: La Nouvelle Expression
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